750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cercle Oenophile
18 novembre 2010

Dégustation australienne chez caveprivée

Pied de nez de l’équipe de Cave Privée à la sortie du Beaujolais nouveau ? Nous étions ce soir aux antipodes géographiques et viniques des vins primeurs de Gamay avec un très bel échantillon de Syrah de petits producteurs australiens.

J’ai découvert les vins Australiens grâce à Cave Privée et aux dégustations éclectiques qu’ils organisent. Et j’ai été converti dès le premier contact avec ces vins pourtant très puissants produits par les vignerons favoris de l’importateur Patrick “juste” Moritz. Depuis 2007, je ne pense pas avoir encore manqué une vente de Godolphin de Glaertzer ou d’Eclipse de Noon.

Ce soir, je retrouvais donc des bouteilles avec l’effet de surprise en moins, un a priori favorable et surtout la présence de leur ambassadeur en France, Patrick Moritz, qui a mis en paroles sa passion pour ces vins et les vignerons qui les font.

Dégustation absolument pas à l’aveugle, mais qu’importe…, nous étions tout près de l’ivresse avec ces vins titrant tous à plus de 14°. A part un vin au côté duquel je suis passé, j’aurais tout voulu avoir en cave.
Bien évidemment, il faut modérer l’enthousiasme: ce sont des produits viniques d’une autre planète. Des vins de plaisir, bien trop forts pour se marier avec notre cuisine métropolitaine, mais qui appellent à passer un bon moment entre amis.

Comme lors d’une récente dégustation de Châteauneuf du Pape 2007 que je pensais nivelée par la puissance de la région et du millésime, j’ai été subjugué par la différence d’expression entre les producteurs. Nous étions presque pour tous les vins dans la vallée de Barossa avec des très vieilles vignes de Syrah et pourtant chaque vin racontait une histoire différente.

Les notes en italique sont de Charles de Cave Privée. Je les ai souvent maintenues même quand il me semblait que les précisions en direct de Patrick Moritz étaient différentes. Les degrés sont donnés à titre indicatif: d’après Patrick, la marge d’erreur tolérée est trop importante pour que le chiffre affiché sur l’étiquette soit fiable. Les vins étaient servis à 14-15°C, sans carafage préalable. La température était idéale pour la dégustation et ce sont des vins qui évoluent tellement après l’ouverture mais sur plusieurs jours que quelques heures ne sont pas significatives dans leur vie après ouverture.

Troy et Tony Kalleske, Rosina 2009, Barossa Valley
Pour une mise en bouche, un rosé de Grenache complété par un peu de Shyraz et de Viognier. Au nez, joli impression floral (rose), presque minérale, iodée. A l’attaque, l’alcool mais évolue vite avec de la matière. Tendu par l’amertume. Chaud mais avec un joli grain. 12,5°

Troy et Tony Kalleske, Old Vines, Grenache 2008, Barossa Valley
Vieilles vignes de 1935, sol d’argiles, élevage de 22 mois en barrique américaines. Couleur pas trop épaisse, légèrement orangée des Châteauneuf du Pape sans Syrah. Premier nez épais (plutôt que lourd), un peu coco, vanille. Sans trop agiter, les fruits sont là (groseille, cerise, réglisse). En bouche, l’attaque est séduisante, sans astringence, sur la souplesse. La chaleur vient seulement en finale. La rétro est sur la réglisse. Séduisant. 15,5°

Drew Noon, Eclipse 2008, Mc Laren Vale et Langhorne Creek
Syrah un peu moins majoritaire, 1/3 de Grenache et la nouveauté avec ce 2008 de l’assemblage d’un peu de Cabernet Sauvignon et de Graciano. Elevage de 18 mois en futs, 1/3 neufs. Eclipse est la cœur des cuvées de Drew. Les parcelles qui ne méritent pas de passer dans ce vin finissent dans les Reserve. Premier nez sur le clou de girofle, puis la mûre. A l’agitation, plus discret. Un peu de cacao. Très beau en bouche. Etonnant menthe fraiche plus que le souvent vulgaire menthol. Puissant sans lourdeur. Pas de sécheresse en finale. Très bon. 15,5°

Jason Schwarz, Nitschke Block Shiraz 2006, Barossa Valley
Vigne de 1968. Elevage en fûts français de 1 à 5 vins. Couleur épaisse, opaque et noir. Premier nez très fruité mais s’alourdit rapidement. Senteur épicé orientale (encens très marqué). En bouche, attaque un peu sèche mais rapidement de l’acidité pour porter le vin. Finit quand même sur les tanins un peu secs. 15°

Andrew and Michelle Holt, Poonawatta, the 1880 Shiraz 2006, Eden Valley
Vigne de 1880, franc de pied. Couleur un peu plus rouge. Nez fermé. Demande pas mal d’agitation pour s’ouvrir. Un autre registre. Plus retenu, plus de bois. Mais moins sec. Notes de tabac nobles (cigare). 14,5°

Troy et Tony Kalleske, Johann Georg Old Vine Shiraz 2008, Barossa Valley
Vigne planté en 1875, sol sablo-argileux, élevage de 24 mois en fûts neufs américains et français. Couleur noire, épaisse. Nez plus typique de la Syrah australienne goutée les fois précédentes. Un peu coco, vanille. Fruits noirs. Légèrement fumée. Attaque un peu sèche, mais vite la chaleur, réglisse, cassis. Belle rétro sur le fruit après la puissance. 15,5°

Russel, Christian et Dennis Canute, Rusden, Black Guts Shiraz 2007, Barossa Valley
Vigne de 1959, sols sablo-argileux, élevage de 30 mois en barrique (65% françaises usagés, 25% françaises neuves et 10% américaines neuves). Couleur rouge plus vif. Nez bizarre. Plus animal qui fruité. Profite bien à l’agitation pour trouver la fraicheur. En bouche, une note dominante très typique même si je ne peux pas mettre de nom dessus. Jus de fruits frais. Droit sans astringence. Citronné, rafraichissant. Des souvenirs de Syrah nordique. 14,5°

Colin et Ben Glaetzer, AMON-Ra Shiraz 2004, Barossa Valley
Vignes centenaires, élevage de 14 mois en fûts neufs (40% française, 60% américaine). Premier nez sur bois. En bouche un peu plus sec, moins d’acidité. Déjà la fatigue du dégustateur ? Moins séduisant en bouche. 15°

Dave “Duck” et Liam Anderson, Wild Duck Creek, Springflat Shiraz 2006, Heathcote
Elevage de 20 mois en fûts(40% neufs) français et américains. Rouge grenat. Nez mentholé, minéral, crayeux. Tout sur la fraicheur. Pas la caricature du menthol. Pas d’astringence, des fruits rouges. Belle longueur et évolution en finale. Très bon. 16,5°

Michael et Annabelle Waugh, Greenock Creek, Apricot Block Shiraz 2005, Barossa Valley
Jeunes vignes de 8-12 ans, sols argilo-sablonneux, élevage de 28 mois en barriques américaines et françaises. Couleur rouge carmin vif. Nez pâtisserie (crème anglaise). De la fraicheur. Finale longue et toujours fraiche. Sur le fruit. Du velours. Très bien. 16,5°

Kim Jackson, Shirvington, Shiraz 2006, Mc Laren Vale
Vignes de 8 ans, sol argilo- calcaire, 12 mois de barriques dès la fermentation, 100% neuves, 90% américaines et 10% française. Nez discret sur le bois. Retour de fatigue du dégustateur ou un cran en dessous des autres vins ? 15,5°

Robert O'Callaghan, Rockford, Moorooroo Special Vineyard Selection Shiraz 1996, Barossa Valley
Couleur légère évolution tuilé. Au nez, début de sous-bois (mousse). Très fumée (de cheminée). On se croit vraiment confortablement installé au pied d’une grande cheminée d’un manoir écossais. 13,5°

Kim Jackson, Shirvington, Cabernet Sauvignon 2006, Mc Laren Vale
Sol argilo-calcaire, élevage de 12 mois en fûts (70% neufs) américains (65%) et français. Rouge franc et bien foncé. Au nez léger poivron, discipliné. En bouche, sur les tanins. Pas agressifs, pas râpeux mais bien présents. Un peu de l’impression des Cabernet chiliens. Bien. 14,5°

Rusden, Chookshed, Zinfandel 2006, Barossa Valley
Vigne de 30-40 ans, sol sablo-argileux, élevage 18 mois en barriques neuves américaines (30%) et françaises (70%). Couleur moins opaque, presque claire. Nez cuir, ronce. Atypique. Profite beaucoup à l’agitation. Un des vins qui évolue le plus au nez. Joli acidité: rend le fruité pointu. A des années-lumières des fatigants Zinfandel californiens. Surprenant et très bien. 14°

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vivino User
Cercle Oenophile
Visiteurs
Depuis la création 114 934
Archives
Derniers commentaires
Publicité