Quelques découvertes en France et en Italie grâce à bettane+desseauve
Allez à une dégustation de vins italiens est un peu plus que de la curiosité. Dans l’exercice de la dégustation, j’ai toujours trouvé plus facile de travailler par comparaison pour trouver si possible pas trop loin de ma zone de confort à quoi ce raccroche le plus le vin inconnu que je goute.
Pourtant, après quelques dégustations de vins italiens, j’ai résolument pris le parti de me laisser aller. Je dois à certains de ces vins transalpins d’avoir étendu l’espace de mes gouts, sans être téléporté dans une autre dimension comme avec les vins “nature” ou du nouveau monde.
Alors quand bettane+desseauve invite ce qu’ils considèrent comme un échantillon de la relève des vignerons italiens et français, j’accoure.
Deuxième édition d’un micro-salon tenu en haut d’une tour parisienne. Beaucoup mieux organisé que la première édition sabordée par une panne de climatiseur et une affluence non contrôlée.
Des belles rencontres, une grande diversité de vins un peu compliquée à gérer pour un dégustateur dilatant. La découverte de nouveaux producteurs à aller voir chez eux des deux côtés des Alpes.
Les vins dégustés dans l’ordre du cahier de dégustation remis à l’entrée.
France, Bourgogne, Domaine Billaud-Simon
Domaine inconnu pour moi. Découverte des vins avec Catherine Lesieur, la responsable commerciale.
Chablis, “Tête d’Or” 2010
Nez encore sur le bois. Bouche sur la verdeur (par opposition à la mollesse de la sur-maturité), apporte une jolie tension. Finale un peu sur l’alcool.
Chablis, Premier Cru Mont du Milieu 2009
Nez en retrait. Tension en bouche ramène le fruit sur le devant. Fût mieux digéré avec un an de plus, mais bizarrement moins expressif que le Tête d’Or. Une volonté du vinificateur de préparer les cuvées pour des échéances différentes ?
Chablis, Premier Cru Montée du Tonnerre 2009
La parcelle au-dessus de la Tête d’Or. Floral et fruits jaunes. Plus gras, mais reste tendu en finale. Bien.
Italie, Lombardie, Tenuta Mazzolino
Pinot Nero ! Tête d’affiche attirante.
Oltrepò Pavese DOC, Pinot Nero “Noir” 2009
Nez sur le fût (fumé). La largeur fait penser à un Pommard un peu argileux comme les Rugiens, mais avec du réglisse qui donne une idée de la maturité poussée. Bouche sur la douceur, avec le retour de la réglisse en finale. Manque un peu de tension à mon gout. Plutôt le profil mentholé des vins de Magnien.
France, Bourgogne, Domaine Patrick Javillier
Je retrouve Marion qui présente des vins du domaine. Rétrospectivement, je me rends compte que je retrouve les mêmes impressions et préférences qu’en mars dernier. Plutôt rassurant.
Meursault, “Clos du Cromin” 2011
Parcelle argileuse proche de Volnay. Nez sur le bois. Bouche grasse. Jolie finale sur la tension, absorbe le fût. Un Meursault exactement là où on l’attend.
Meursault, “Les Tillets” 2011
Parcelle haut du coteau, terre peu profonde. Nez sur la noisette fraiche. Bouche avec la rondeur d’un Meursault. Finale plus typée Puligny (tension, silex frotté). Elevage ambitieux (fût reste marqué). Bien pour son côté Puligny.
France, Loire, Domaine Serge Dagueneau et filles
Récemment converti au Pouilly-Fumé grâce à la découverte du Château de Tracy, j’élargissais ma connaissance de ces voisins de Sancerre.
Pouilly-Fumé “Tradition” 2012
Assemblage de parcelles du fameux Kimméridgien. Nez un peu perlant à l’attaque. De la douceur (un peu mou).
Pouilly-Fumé “La Léontine” 2010
Sélection de raisins, élevage 12 mois en vieux fûts, puis 12 mois en bouteille. Fruits à noyaux, un peu anis (finale sur le noyau d’amande). Manque un peu de tension à mon gout, mais pas de mollesse.
Italie, Lazio, Falesco
Ne connaissant pas cette région, je rate la première marche. Le commercial de l’importateur français n’est pas très motivé et/ou passionné pour présenter les vins. Service minimum pour remplir les verres. Dommage, surtout que les cépages internationaux utilisés ici ne servent pas beaucoup à rendre original ces vins.
Merlot passé en fût. Nez exubérant sur le fût et la chaleur de fruit surmuri. Bouche sèche.
Syrah. Même sècheresse. Pas intéressant.
France, Loire, Daniel et Simon Chotard
Découverte avec Simon d’un nouveau vigneron sur Sancerre.
Sancerre 2012
Sur Argilo-calcaire. Nez fumé, un peu pétrolé. Sur le fruit. Tension correcte.
Sancerre “Marcel-Henri” 2011
Hommage au Grand-père et Grand-oncle qui ont planté ces vignes sur le plateau. Nez typé sauvignon. Un peu pierre à fusil. Plus de gourmandise, plus juteux.
Sancerre “Racine” 2011
Nouvelle cuvée mise en place par Simon: vinification “bourguignonne” en fût. Notes citronnées, un peu le profil de la cuvée domaine. Jolie finale juteuse (fruit de la passion), étonnant. Un peu sec en finale, dommage.
Italie, Piedmont, Castellari Bergaglio
Découverte du cépage blanc Cortese. Ce domaine n’a pas d’importateur en France.
100% Corvese, sur la commune de Galvi. De grosses belles larmes sur le verre. Bouche sur le gras, avec des notes florales (anis). Un peu chaud mais de la matière. Bien, tension sur les amers.
Gavi DOCP, “Di Galvi Rovereto – Vigna Vecchia” 2010
100% Corvese en vieilles vignes, sur la commune de Galvi, pré-fermentation à froid. Nez concentré, déjà les notes florales, déjà une belle amertume. Moins impressionnant en bouche que le Rolona, plus raffiné. De la chaleur en finale. Bien, belle longueur, presque iodée.
France, Bordeaux, Château Couhins
Clin d’œil au produit maison de mon collègue Dominique Forget. Même si la hausse de tarif des vins avec l’ouverture au commerce ne me permet plus de m’approvisionner.
Pessac-Léognan, Château Couhins 2011
Très typé sauvignon. Acidité citronnée, moins marquée par le bois. Un changement de style radical par rapport aux précédents millésimes (avant 2001) que j’ai en cave. Beaucoup moins intéressant à mon gout.
Italie, Lombardie, Cantine Provenza
Découverte.
Cépages Groppello (50%), Sangiovese, Barbera et Marzemino. Nez entre animal et châtaigne cuite. Chaleureux. Finale manque un peu de tension à mon gout.
Italie, Marche, Velenosi
Découverte.
Cépages Montepulciano et Sangiovese. Nez discret. bouche entre prune et pruneau. De la tension, plus parlant que le nez. Un peu sec en finale. Bien pour son jus et pour son fruit pas trop à surmaturité.
France, Rhône, Domaine du Joncier
Deuxième rencontre avec Marinne Roussel en moins de 12 mois. Ses rouges 2010 ne m’avaient pas convaincu mais comme j’avais eu l’impression de passer à côté des vins ce jour-là, je m’étais promis de les regouter. Donc acte. A noter les prix raisonnables pour se faire plaisir.
Sélection de Grenache. Sur la gourmandise. Tanins glissants; De la fraicheur. Finale un peu alcool mais contenue. Bien.
Lirac, “Le Gourmand” 2011
Entrée de gamme en Lirac. Même profil sur la gourmandise. Un peu plus mûre, un peu réglisse.
Italie, Piedmont, Antonio Colombo
Découverte d’un petit domaine qui se consacre aux cépages bourguignons. Pas d’importateur en France.
Nez typé bourguignon, très gourmand. Notes fumées, un peu de bois. Belle longueur, finit sans mollesse.
Piedmonte Chardonnay “Silviandre” 2011
Elevage 4 mois sur lie, pas de fût. Droit, pas acide. Chardonnay du sud.
Italie, Toscane, Fattoria di Bacchereto
Rossella Bencini me présente son vin rouge.
Cépages Sangiovese 80%, 10% Canaiolo Nero, 10% Cabernet Sauvignon. Belle souplesse. Un peu tannique. Longueur et gourmandise. Un joli travail pour rendre le Sangiovese agréable dans une année chaude.
France, Loire, Xavier Amirault et Nicolas Grosbois
A peine arrivé, je croise Camille qui me recommande d’aller gouter les vins de Nicolas Grosbois. A quelques semaines près, elle m’aurait mis sur la piste d’une découverte. Mais la rencontre avec les vins de Nicolas avait été un de mes coups de cœur du marché de la Paulée des vins de Loire.
Saint-Nicolas de Bourgueil, Le Clos des Quarterons, “Les Vieilles Vignes” 2011
Très joli. Souple et gourmand.
Saint-Nicolas de Bourgueil, Le Clos des Quarterons, “Les Gravilices” 2009
Sur la rondeur, sans chaleur.
Chinon, Nicolas Grosbois, “Clos du Noyer” 2011
Sur les tanins. Se déguste moins bien qu’à Chartres.
Chinon, Nicolas Grosbois, “Gabare” 2011
Nez cassis, fraise. Ample.
Italie, Friuli-Venezia Giula, Il Carpino
Découverte d’un domaine à la frontière de la Slovanie. Pas d’importateur en France.
Cépage Malvoisie. Nez flatteur, pétant de fruit. bouche un peu molle, un poil d’oxydation (fruits secs). Finale sur l’amer comme ce que je trouve trop agressif sur certains vins portugais. Original mais un peu mou à mon gout.
Collio Goriziano, “Ribolla Gialla” 2009
Cépage autochtone Ribolla Gialla. Nez discret mais complexe et toujours sur registre original. Bouche tannique, à attendre plus de 5 ans facilement. Très longue finale, un peu mentholée. Très riche.
“Rubrum” 2007
La dernière née des cuvée, sélection de Merlot. Nez bizarre, sur la verdeur, très différent d’un Bordeaux. Bouche plus gourmande. Du fruit, encore suffisamment frais pour ne pas accuser son âge.
Italie, Vallée d’Aoste, LaCrotta di vegneron
Vallée d’Aoste où je suis allé trainer mes guêtres de randonneurs.
Cépage Fumin, autochtone. Epicé, finale fumé. Chaleur de l’alcool.
Valle D’Aosta DOC Chambave Muscat, “Attente” 2008
Cépage Muscat à petit grain, 40 mois d’élevage sur lie en cuve ouillé puis 3 mois en bouteille, en bouteille depuis 3 semaines pour ce 2008. Nez muscat mais pas que. Complexité. En bouche, surprenant d’arômes. Très fruité et de la structure d’un vin de gastronomie.
France, Bourgogne, Domaine Ferret-Lorton
Nicolas Grosbois me recommande d’aller gouter les vins de Macon de sa voisine. Je n’avais pas l’intention de repasser aux blancs après les rouges, mais aller gouter sur un stand recommandé par un autre vigneron est vraiment un de mes itinéraires favoris. J’avais laissé de côté ce stand lors de ma tournée des blancs, un peu rebuté par le côté vieillot des étiquettes (je sais, c’est idiot de juger un vin à son contenant). Par contre, le stand est assailli par de jeunes amateurs de Macon ou du sourire d’Audrey Braccini.
Pouilly-Fuissé, “Autour de Fuissé” 2010
Assemblage de parcelles de Fuissé de différentes expositions Ouest et Est. Elevage 50% en fûts anciens. Nez un peu pâté. Bouche ronde et un peu crayeux. Tension pas sur le minéral. Longueur bien. Joli fruit persistant, presque abricot.
Pouilly-Fuissé, Tête de Cru “Le Clos” 2011
Parcelle du village, à côté de la maison. Elevage 30% en fût neuf. Plus de gras. Tension du maconnais. Même finale fruitée (fruits jaunes).