Un lundi au soleil pour aller gouter sous les pavés, la vigne !
Le buzz internet avait bien marché et le dimanche les parisiens étaient sortis profiter du soleil dans les rues et du vin “nature” à la Bellevilloise.
Marqué de longue date sur mon calendrier, j’avais libéré mon lundi pour rejoindre les vignerons militants pour notre santé en réduisant notre dose de produits raffinés ingérés.
Même si certains de leurs vins me font encore faire la grimace avec leurs gouts de pomme, de charcuterie et que je m’interroges toujours sur l’enthousiasme de certains à la dégustation de ces vins, comme nos gaulois de Goscinny et Uderzo devant l’appétence de nos voisins grands bretons pour la cuisine militaire.
Il y a de grands et intéressants débats de fond, et ce salon même proposait aussi de réveiller les neurones autour de ses idées.
Pour la fonction bloc-note de ce blog, je m’en tiendrai aux relevés de mes papilles. Je bloque encore sur certains vins que je n’arrive pas à décrypter. Je ne suis pas doué en langues étrangères, mais comme en espagnol lors de mes voyages au Chili, quand j’entends des sonorités proches du français, je suis tout de suite rassuré et j’ai presque l’impression que je comprends.
Bref, j’allais à ce salon pour me faire plaisir (et pas le plaisir de râler) à élargir l’horizon de ma connaissance du vin.
Je sentais bien ce jour-là que les vignerons avaient été un peu vidés par l’enthousiasme et l’affluence inattendus de la vieille. La fin de matinée était plus calme ce lundi, me permettant de profiter de leur décontraction et d’échanger quelques mots sans bousculade ni trop de brouhaha.
J’arrivais cependant juste quand l’organisation en rupture de verres de dégustation m’offrait un demi-tarif et un verre de bistrot (un peu mieux qu’un verre de notre restaurant d’entreprise). Pas facile d’agiter le vin dans un tel verre pourtant pour des vins qui ont souvent besoin d’oxygène: ma veste et les toiles heureusement cirées en ont fait les frais. Pas le beau verre ciglé idéal pour la dégustation et certainement que certains vins en sont ressortis étriqués.
Quelques belles découvertes.
Bourgogne – Chablis – Alice VIVANT et Olivier de MOOR
The Persuaders of Chablis pour rester sur la note anglosaxone et l’image filée sur leur site. Alice présente les vins. Elle aurait bien attendu un peu plus que les bouteilles se remettent de la nuit presque chaude dans le bac à glace encore quelques instants. Surtout quand elle voit quel verre m’a été donné à l’accueil: pas les meilleures conditions.
Bourgogne Aligoté 2012
Sur la commune de Chitry. “vin de printemps” = à boire dans son premier printemps sur le fruit avec le gaz conservé en bouteille pour la fraicheur. Le nez joue effectivement le registre fruité. La bouche est un peu sur la pomme mais se révèle plus sur des arômes de fruits blancs. Sympa correspond bien au profil.
Chablis 2011
Achat de raisins. Nez sur le fruit du chardonnay, assez inattendu sur Chablis. La bouche est bien ronde et nette. Comme le premier, insiste plus sur le jus de fruit que sur le côté vineux ou tendu. La carte de la gourmandise est ici un atout.
Chablis “Bel Air et Clardy” 2011
Assemblage de deux parcelles argilo-calcaire. La bouche est beurrée, emmène presque sur Meursault. Un peu caramel. L’équilibre est trouvé avec une pointe iodée en finale. A nouveau, un profil étonnant sur Chablis.
Chablis “Coteau de Rosette” 2011
Terroir marneux, ici reste 3,5g/l de sucre. Plus typé avec de la tension. Presque un peu de verdeur. Complètement bluffé par le sucre résiduel que je ne perçois pas, en attribuant la rondeur à l’élevage sous bois. Intéressant à regouter dans 3-4 ans.
Vin de France “d’Autres Vallées” 2011
Vendanges tardives d’aligoté, 9g/l de sucres. Gouté à l’aveugle. Nez fruité, déjà un peu exotique. Belle tension, pas de lourdeur du sucre. Intéressant.
Loire – Coteaux du Loir - Renaud GUETTIER – Domaine de la Grapperie
Après avoir gouté du Bourgogne avec du sucre, autant enchainer avec du chenin de Loire…
Version sec quand même. Mais à teneur en souffre réduite, puisque Renaud prolonge l’élevage de ses vins jusqu’à ce qu’ils soient stables “naturellement”. N'aimant pas les vins oxydés type Vin Jaune du Jura dont les amateurs se pâment des arômes de noix et d’alcool à bruler, je ne peux que montrer de l’empathie pour ces vins “nature” qui se passent de l’action anti-oxydante du SO2, n’est-il pas ?
Vin de France, La Builloise 2012
Chenin pétillant. Grosse bulles. Nez sympa. Bouche pomme.
Vin de France, La Diablesse 2008
Elevage de 3 ans. Nez oxydatif sur l’alcool à bruler. Bouche commence par un peu de fruit. Du gras. Moins oxydatif. Un peu piquant en finale.
Vin de France, La Désirée 2007
Oxydation plus domptée. Moins de gras (ou un équilibre avec plus de tension). Finale plus serrée.
Vin de France, Aphrodite 2009
Sec tendre (9g/l de sucre résiduel), élevage de 3 ans. Bouche sur une oxydation mesurée. Un chouia d’alcool à bruler. Finale douce, sans lourdeur.
Loire – Muscadet, Rémi BRANGER– Domaine de la Pépière
Tiens un Branger qui fait du Muscadet ? Après avoir retrouvé Sébastien la semaine dernière, je fais connaissance avec Rémi. Bien qu’ils ne soient pas directement liés, ils ont au moins en commun d’exploiter une partie des Gras Moutons. Et je retrouve là aussi tout l’intérêt du Melon de Bourgogne.
Muscadet sur Lie, “domaine” 2012
Bien, net. Pas trop de perlant. Un peu de pomme reinette en finale. Concentré pour un muscadet (effet 2012 que j’avais déjà trouvé sur les 2012 de Sébastien ?).
Muscadet Sèvre et Maine, Les Gras Moutons 2011
La même parcelle de gneiss que Sébastien mais sur une partie exposée différemment. Tension minérale typique. Plus de perlant que le 2012. Une belle matière fruitée et des notes fumées en finale. Vraiment bien et confirme mon gout pour les vins de ces Gras Moutons élevés par les Branger.
Muscadet , Château Thébaud, Clos des Moines 2009
Futur Cru Communal, deux ans d’élevage sur lie. Plus de pomme, moins tendu.
Muscadet , “3” 2009
”3” = Trois ans d’élevage sur lie, un tiers de Cru Clisson et 2/3 de Château Thébaud. Plus frais. Long, Belle finale saline. Bien.
Vin de France, La Pépie, Côt 2012
1/3 en macération carbonique. Sur le fruit croquant. Réussi pour la fraicheur.
Champagne – Olivier COLLIN – Ulysse Collin
Pour rester sur la fraicheur, je fais un tour dans la Champagne avec la découverte de vignerons. Olivier présente ses trois cuvées en précisant bien qu’elles sont épuisées à la vente. Il a ainsi accepté de participer à ce salon pour faire œuvre de pédagogie et présenter au public son travail sur les parcelles du domaine. Les restaurants et quelques cavistes épuisent la faible production du domaine. Les heureux parisiens pourront peut-être récupérer quelques bouteilles au caviste parisien du boulevard de la Madeleine d’origine espagnole.
Champagne Extra Brut Blanc de blanc, “Les Perrières”
Cépage chardonnay. Bouche citronnée: la fraicheur sans l’acidité mordante.
Champagne Extra Brut Blanc de noir, “Les Maillons”
Cépage Pinot noir, sur argiles riches en fer. Joli fruité, pas citronné. Belle tension.
Champagne Extra Brut Blanc de blanc, “Les Roises”
Cépage chardonnay, dont le rendement est limité par le court noué. Concentré, plus de complexité: plus que des agrumes. Un peu de touché calcaire.
Champagne – Pierre CHARLOT
Pierre présente ses vins avec maman toute fière du travail du fiston auquel ils ont confié les rennes du domaine. Ce duo à la dégustation pourrait faire croire que Pierre est venu donné un coup de main sur le stand aux parents en attendant de finir son service militaire (ses cheveux en brosse et sa minceur de coureur de fond donne l’illusion). Mais Pierre instaure vite le dialogue et ne laisse plus de doute sur la passion qu’il l’anime. Il est particulièrement à l’écoute des consommateurs venus goutés ses vins ce jour-là.
Les trois premiers vins à la dégustation sont des monocépages millésimés encore en cours d’élevage sur latte avant l’assemblage possible et la commercialisation. La demande est telle sur ces bouteilles, notamment en restauration, qu’ils se tâtent pour les vendre avant les trois ans d’élevage règlementaire et perdre ainsi l’appellation millésimée.
Donc pas d’étiquettes ni de nom de cuvée encore pour la vente, sinon je les aurais prises en photos.
Champagne Extra non dosé, “Pinot Meunier” 2009
Sur les fruits rouges (cerise). Glisse bien avec une rondeur qui donne une impression de dosage.
Champagne Extra non dosé, “Chardonnay” 2010
Agrume et fruits jaunes. Plus de souplesse.
Champagne Extra non dosé, “Pinot Noir” 2009
Vineux, un peu d’astringence. Bien.
Champagne, “Cuvée Spéciale”
Assemblage des 2009 et 2010. Moins typé, sur le profil du Pinot Meunier. Sympa, sans agressivité.
Champagne, “Cuvée Réserve”
Assemblage des 75% Pinot Meunier, 20% chardonnay et 5% Pinot Noir, dosé à 6g/l. Un peu végétal, arrondi par la douceur du sucre.
Champagne rosé
Assemblage de Pinot Meunier vinifié en blanc, et une petite partie en rouge, dosé à 6g/l. Nez manque de fruit à mon gout pour trouver la gourmandise d’un rosé. Bouche plus sympa.
Champagne – TARLANT
La maison semble ici plus grosse ou la famille plus nombreuses, les têtes se succédant pour présenter les vins derrière la table. Comme chez Ulysse Collin, la vinification est ici parcellaire.
Champagne non-dosé, “Zéro”
Assemblage en tiers des trois cépages Pinot Meunier, Pinot Noir et Chardonnay. Sec et assez neutre.
Champagne non-dosé, “BAM !”
Assemblage de cépages oubliés pinot Blanc, Arbanne, et petit Meslier. Nez acide. Sur la verdeur.
Champagne, “Louis”
Assemblage pour moitié de Chardonnay et Pinot Noir sur une sous-sol de Craie, 25% de vin de réserve, élevage de 10 ans sur latte, dosé à 2g/l. Large. L’acidité est contenue. Bel assemblage.
Alsace – Riestsch
N'étant pas un fan des vins avec du sucres, j'évite l'Alsace et ces cépages trop parfumés à mon gout. Pourtant, j'adore le riesling quand il sait faire parler le terroir comme le sauvignon. Etant ici pour la découverte, je profitais d'avoir la bouche rafraichie par quelques champagnes pour découvrir les vins de Riestsch en compagnie du petit jeune au service.
Pinot Noir "Nature" 2011
Macération semis-carbonique.Bien, du fruit. Assez net, un peu terreux comme peuvent l'être certains Santenay d'Antoine Olivier.
Muscat "Nature" 2012
Vinifié en sec. Nez typé pépin de raisin du Muscat. Bouche droite. Un soupçon de gras. Finale sur la peau de saucisson.
Silvaner "Vieilles Vignes" 2011
Sur la pomme, mais pas que... Un peu de tension. Correct.
Riesling Stein 2011
Plus de matière. De la largeur. Un peu salin en finale. Mieux.
Grand Cru Zotzenberg Sylvaner 2010
Nez séduisant. Attaque sur la pomme, puis des fruits exotiques (plutôt coing). Un peu sec en finale.
Grand Cru Wielsberg Riesling 2010
Cuvée confidentielle. Nez discret. Plus de place en bouche. Bien tendu jusqu'à la finale. Nuances de pommes. Un peu salin/salivant en finale.
Bourgogne – Fabienne et Gille BALLORIN – Ballorin & F
Je n’allais pas passer à côté de bouteilles de la côte de Nuits sans m’arrêter en bon chien de chasse du Pinot Noir. Gilles me fait découvrir quelques unes de ces cuvées au sommet géographique de cette côte. Un style à part, dans un registre gourmand sur ce millésime, à l’opposé de ce qu’avait pu gouté Gildas sur les 2009 au point presque de rayer ce nom de ma liste des domaines à suivre.
Bourgogne Passetoutgrain “Le Téméraire” 2011
Assemblage de 90% de Pinot Noir et 10% de Gamay, cultivé près du Clos Vougeot, élevage en Fut de 16 mois.Nez exubérant. Bouche ample de fruits. Très gourmand. Bien. Un poil sec en finale.
Marsannay “Clos du Roy” 2011
Une belle parcelle du village qui passera peut-être en Premier Cru avant ma dernière bouteille. Découverte avec Sylvain Pataille, je l’aime aussi beaucoup chez Bernard Bouvier. Même style de gourmandise éclatante de fruit. Absolument pas sérieux: en profiter de suite, avant les 2010. Je commence à percevoir pourquoi les vignerons de Nuits Saint Georges en mars dernier me disaient que les 2011 seraient plus gourmands que les 2010.
Fixin “Les Chenevrières” 2011
Parcelle de cailloux calcaire. Profil plus “nature”. Bouche plus sérieuse, serrée. Bien typé bourguignon, presque de garde.
Loire – Anjou – Jo PITHON et Joseph PAILLÉ – Pithon-Paillé
Je n’étais pas allé dans le coin où ils étaient cantonné lundi dernier sous le chapiteau de la Loire en Scène. Je n’avais pas encore eu l’occasion de gouter les nouvelles productions de Jo Pithon.
Anjou blanc, “Mozaic” 2010
Chenin blanc sur des terroirs de schiste et de calcaire. Nez “nature”, un peu déviant à mon gout.
Anjou blanc, “L’Écart” 2011
Chenin blanc, délibérément récolté en sec sur une parcelle de Quarts de Chaume. Nez court. Bouche très “nature”. Finale sur peau de saucisson, pour emprunter l’expression d’Alain.
Anjou blanc, “Coteau des Treilles” 2011
Chenin blanc, remis en culture sur un coteau abandonné à cause de sa forte pente. Le travail de mise en valeur est bien expliqué par ce document. Très belle bouche sur un juste équilibre, minéral sans agressivité. Long. Bien. Sachant que je me suis fait un avis avant de connaitre le prix… proportionnelle à la pente du coteau.
Anjou, “Mozaic” 2011
Cabernet Franc. Correct, pas trop “nature”. Sur le fruit.
Bourgeuil, “Gravières” 2010
Cabernet Franc, achat de raisins. Correct, plus d’épices.
Bordeaux – Pomerol – Château Gombaude-Guillot
Finalement pas si loin de Grand Corbin Despagne, un autre domaine versé dans le bio dans ce coin de Saint Émilion. Une jeune femme toute mince derrière son tablier présente toute attentionnée les vins du domaine et reviendra me chercher du coin de l’œil après avoir ouvert un des derniers 2010 à la dégustation.
Pomerol, Château Gombaude-Guillot 2011
La mise en bouteille a moins d’un mois. Le vin est présenté comme bénéficiant encore de l’oxygénation de cette opération. Nez sur le fût (normal à cet âge et dans cette région qui fait marcher les forestiers de l’Allier). Bouche un peu de tension, la finale est un poil piquante. Finit bien.
Bordeaux – Blaye – Dominique LEANDRE-CHEVALIER - DLC
Les rares amateurs qui connaissent mieux la Savoie que le Bordelais auront vite faire le rapprochement entre Jacques Maillet et Dominique Léandre-Chevalier. Des hommes de conviction mais qui ne s'enferment pas dans des certitudes et n'usent que de leurs vins pour vous convaincre ou non. Mais je l'ai surtout écouté, sans prendre la peine de trop noter mes impressions sur les vins.
DLC, "Blanc Noir" 2012
Blanc de Noir à partir de Cabernet Sauvignon, autant dire une rareté. Non filtré. Trouble comme un cidre, mais c'est voulu. Sur le jus de fruit (mais pas la pomme !).
DLC, "L'homme cheval" 2011
En bouteille bourguignone, sort sous le nom "Le Queyroud" en bouteille bordelaise. Rien noté, trop à écouter.
DLC, "L'homme cheval, Le Joyau" 2011
Tête de cuvée. Bel élevage. Beau fruit devant. Astringence contenue.
DLC, "Les Soeurettes" 2008
Assemblage de trois densités de plantation. Un peu de tannique.
DLC, "11 111" 2008
Comme le nom l'indique, partie de la parcelle plantée à 11 111 pieds/ha.
DLC, "33 333" 2008
Comme le nom l'indique, partie de la parcelle plantée à 33 333 pieds/ha. Plus de caractère (corps et tanins).
DLC, "100% Verdot" 2011
Petit Verdot.
Bordeaux – Côtes de Bourg – Valérie GODELU - Les Trois Petiotes
Beaucoup de monde sur ce stand, l’enthousiasme rafraichissant de Valérie doit y être pour quelque-chose. L’histoire de ces neo-vignerons a de quoi émouvoir des parisiens venus déguster des vins bio, surtout quand les deux plus jeunes petiotes du trio viennent rejoindre leur maman derrière le stand. J’avais plus l’œil attiré par les fiches techniques qui montrent une forte proportion de Malbec, cépage que j’aime autant lors de mes voyages en Amérique du Sud que dans sa version plus civilisée et assemblé de Merlot du Valentin de Montfollet chez le voisin Dominique Raymond en Blaye.
Les vins sont surprenants, décalé par rapport à ce qui se goute en Côtes de Bourg. Un petit côté ensoleillé hispanique qui donne un charme. Un domaine à encourager.
Côtes de Bourg, Les Trois Petiotes, classique 2009
40% Malbec, 35% Merlot, 25% Cabernet Franc. Nez dominé par le pipi de chat (à l’aveugle complet, j’aurai dit un Sauvignon). Comme je n’ai pas de chat et que j’aime cueillir les cassis, je suis d’accord avec Valérie pour rester sur l’impression plus flatteuse du bourgeon de cassis. En bouche, sur la souplesse. Le malbec est ici plus discipliné que sur les terrasses de Cahors. Le millésime marque de sa chaleur.
Côtes de Bourg, Les Trois Petiotes, classique 2010
Nez sur le même profil bourgeon de cassis, moins marqué quand même (ou je m’habitue). Plus de structure tannique cache un peu le fruit à ce stade.
Côtes de Bourg, Les Trois Petiotes, “En attendant Suzie” 2009
A chaque millésime en fonction du moment le plus agréable de son année viticole, Valérie souhaite faire une micro-cuvée des cépages les plus réussis en souvenir de ce moment. Ici il ne s’agit pas d’une nouvelle petiote du domaine mais de l’annonce de l’arrivée d’une nièce. Malbec 70%, Merlot 20%, Cabernet Franc 10%. Toujours sur le bourgeon de cassis, plus discret mais aussi moins de souplesse que le classique 2009 (fûts plus jeunes ou les tannins du Malbec ?).
Languedoc – Cévennes - Raphaël DUBOIS et Séverine ATGÉ – Domaine des Vignes Rouges
Les heures avaient défilées et le ventre vide annonçait la fin des dégustations. Ayant renoncé à m’enfiler les saucissons proposés au bar en guise de restauration, je finissais donc en roue libre au grès des stands de proximité.
Raphaël me voyant trainer depuis un bon bout de temps avec mon carnet sans m’arrêter à sa table me propose de découvrir ses vins.
Cèvennes, Domaine des Vignes Rouges, “Eliot” 2011
Cabernet Sauvignon. Nez “nature”. Bouche plus épicée. Tendre. Alcool contenu.
Cèvennes, Domaine des Vignes Rouges, “Clémence” 2012
Carignan 70% en macération carbonique, Syrah 15% et Grenache 15%. Un peu de réduction (?! je fatigue: je pense que la macération carbonique doit éviter cela). Beau carignan sur des épices séduisantes.
Cèvennes, Domaine des Vignes Rouges, “Pimprenelle” 2010
Syrah 75%, Carignan et Cinsault. Le fruit de la Syrah. Fluide. Joue à fond le pimpant de son nom de cuvée.
Cèvennes, Domaine des Vignes Rouges, “Noctanbulle” 2009
Syrah 75%, 15% Alicante Bouchet (cépage dont les feuilles de couleur rouge à l'automne ont donné leur nom au domaine), il manque 10% ?! La fatigue, je vous dis. Élevage 16 moins en fut puis 15 moins en bouteille. Fruit surmuri (mûre). Ample. Manque un peu de tension. Pour l’amateur de la puissance de la Syrah languedocienne (me fait penser au Faugères “Les Raisins de la Colère” d’Alexandre Fouque)
Cèvennes, Domaine des Vignes Rouges, “Le Temps de l’Été” 2011
Grenache. Nez déconcertant sur la cerise et les fruits rouges frais. Un peu de pruneau quand même (classique pour un grenache). Finale sur les fruits à l’eau de vie, dommage (pas ce que j’aime dans les grenaches).
Cèvennes, Domaine des Vignes Rouges, “Les Compagnons” 2011
Chardonnay vinifié à la bourguignonne. Bel équilibre sur acidité sans la lourdeur du Sud.
Rhône - Raphaël GONZALES et Élodie AUBERT – Clos des Cimes
Ma dérive continue et Raphaël me reprend là où Raphaël me laisse pour traverser le Rhône et atterrir juste en-dessous de Vinsobres.
Côtes du Rhône, “l’Elfe Doré” 2012
Grenache blanc et Ugni blanc. Nez un peu “nature” mais plus poire que pomme. Assez court et sec en finale.
Côtes du Rhône, “les Petits Sylphes” 2012
Grenache blanc, Ugni blanc et Chasselas. Nez pomme. Bouche plus complexe, mais finale “nature” (pâté/saucisson).
Côtes du Rhône, “Petite Fugue” 2012
Syrah. Plutôt sur l’alcool. Assez loin de Tavel à part la chaleur.
Côtes du Rhône, “la Fée des Vignes” 2011
Grenache, Cinsault, Syrah. Nez “nature” et bouche typique (peau de saucisson). Un peu sec. Pas à mon gout.
Côtes du Rhône, “la Clé des Champs” 2011
Grenache Syrah Carignan, élevé en barriques ouvertes. Nez un peu “nature” (pâté). Bouche intéressante avec du fruit. Un peu sec mais finale presque nette.
Côtes du Rhône, “Clos des Cimes” 2008
Grenache Syrah Carignan, élevé de 3 ans en barriques. Nez d’un blanc oxydé (alcool à bruler). Bouche un peu sèche. Des arômes de Banyuls.