Visite éclair chez Frédéric Mabileau et Thierry Michaud
Je profitais d’une grosse commande de Saint Nicolas de Bourgueil pour enfin me décider à rendre visite à Nathalie et Frédéric Mabileau à Saint Nicolas de Bourgueil.
Tout amateur de Cabernet Franc de la Loire connait le nom de Mabileau. Il est de ces noms qui paraitraient presque pour nos amis étrangers comme le patois local pour “vigneron” affiché à la porte des caveaux de ces régions.
Je connais déjà les vins de Jacques et Vincent, ou de Laurent. Aujourd’hui je profitais d’une trêve un samedi avant les derniers jours ensoleillés de vendange pour enfin rencontrer les vins de Frédéric qui étaient sur la liste de mes priorités.Accueilli par Frédéric qui prend le temps de commencer la dégustation et me présenter les terroirs qu’il travaille, avant que Nathalie ne revienne de ses fourneaux pour conduire la suite de la dégustation et laisser son vigneron de mari retourner à ses cuves.
Rosé de Loire, Osez 2010
Ce n’est pas la tasse de thé de Frédéric. Mais il y a une demande pour cette couleur. Ce n’est pas dévoyer son talent que de faire un produit qui ne fait pas d’ombre au reste de la gamme.
Rien à dire pour une entrée en matière. C’est frais et fruité, un peu douçâtre à mon gout quoique sans sucre résiduel. Tout à fait ce que l’on attend d’un rosé par cette chaude journée.Saint Nicolas de Bourgueil, Les Rouillères 2010
Nez sur le fruit. Permet de saisir de suite le profil: le vin de bistro que l’on a plaisir à prendre pour accompagner une discussion entre copains. La bouche est souple sans astringence. On sent de suite que Frédéric a le souci de dompter les tanins du Cabernet Franc.Anjou, 2010
Quelques parcelles de Cabernet Franc un peu trop à l’ouest de Saint Nicolas pour en porter le nom permettent de faire cette cuvée sur un profil plus dense. Nez tout aussi fruité (cassis évident), des touches fumée. En bouche un peu plus de grain, accompagnerait un repas. Nez plus arrondi et bouche plus carrée. Moins fluide que le Saint Nicolas, peut-être à boire un peu plus tard.Bourgueil, Racines 2010
Changement de terroir (ces racines plongent plus dans l’argile que dans les graviers). Parcelle déjà exploitée par son grand-père, Racines de la famille plus que de la vigne. Le nez semble plus floral et ample. En bouche plus rond, presque suave (les effets de l’élevage ?).Saint Nicolas de Bourgueil, Coutures 2010
Avec le retour sur le terroir de Saint Nicolas, le nez revient sur le fruit, plus tendu. Les touches de grillé de l’élevage se sentent plus. A attendre un peu pour que le fruit reprenne le dessus en bouche.Saint Nicolas de Bourgueil, Eclipse 2009
La cuvée haut de gamme du domaine. Nez retenu malgré un an de plus par rapport aux autres vins dégustés. Bouche enveloppée. Un peu de tannins du fût. Mais pas d’astringence. Dans toute la gamme, le travail pour faire ressortir le fruit du Cabernet Franc se ressent.Saumur, Chenin du Puy 2008
Vin blanc de Chenin de deux tris d’une parcelle sur argile. Encore marqué par le fût. On retrouve en finale l’amertume gastronomique du Chenin après la rondeur du fût. A attendre pour trouver son équilibre et profiter de ce sec.