L’occupation de la Porte de Versailles par les Vignerons Indépendants
Je ne regarde plus les chiffres: ils devaient être plus de 900 vignerons installés pendant 5 jours au rez de chaussée du pavillon 7 du Parc des Expositions.
L’organisation est rodée au point que je n’ai pas vu de nouveautés (ah si, des prêts de charriots avec un modèle plus petit et plus adapté à la circulation entre les stands). J’y ai passé une bonne partie des après-midi de jeudi et vendredi. En laissant 25€ dans le parking, il faudrait peut-être que je regarde le prix des livraisons enlevés sur le salon. Ce serait encore mieux si je n’avais pas à trainer un charriot dans les allées.
Un après-midi avec Alain C, du Cercle, éprouvante en le suivant dans la pratique stakhanoviste de la dégustation: déguster tous les chardonnay d’une allée. Faisant fi de ma pré-sélection de vignerons, de plus en plus faites sur le net, entre blogs et forums.
Un après-midi avec Hakim M, autre membre du Cercle mais aussi co-animateur de notre club de dégustation, dégustateur évoluant doucement du côté analytique des dégustations suite à ses réussites récentes aux concours de reconnaissance à l’aveugle des vins.
Quelques notes prises plus ou moins sérieusement, juste pour me rappeler et archiver mes faits marquants de ce salon.
Savoie, René et Béatrice Bernard, Cellier du Palais.
Ayant encore en mémoire mes dégustations récentes des vins des Pétavains. Des Apremonts 2010 bien représentatifs. Des roussannes qui ne sont pas sur Chignin pour être Bergeron 2010 plutôt discrètes mais assez nerveuses.
Bordeaux, Yves Armand, Château La Rame.
Un petit blanc sec de Sauvignon bien sur le fruit du Sauvignon. Mince! j’ai oublié de repasser pour gouter le Saint Croix du Mont. Du coup, le dimanche j’ouvre un 2001 sur le Saint Honoré. C’est joli, sans lourdeur, mais à mon gout toujours moins de plaisir qu’avec un Jurançon.
Bougogne, Emmanuel Dampt.
Passage en revue des blancs de chardonnay. Le Bourgogne Tonnerre est bien, comme la cuvée Clos du Château. En chablis, préférence pour le Bréchain 2010, équilibré et fruité; et le Grand Cru Les Preuses 2007 pour sa finale.
Bourgogne, Aurélien, Jacqueline et Éric Palthey, Domaine André Bonhomme
Une gamme de Viré Clessé, ici en 2008, toujours impeccable. Toutefois Les Prêtres de Quintaine un peu trop assommé par le bois à mon gout.
Ménetou Salon, Albane et Bertrand Minchin, La Tour Saint-Martin
La grêle ayant mis à mal leur production de sauvignon en 2009, je retrouvais avec plaisir la gamme en version 2010. Du début avec le Valençay très typé sauvignon mais où la tension minérale prend le dessus en finale, au fleuron Ménetou Salon Honorine sans la générosité du 2008 jouant sur le fil du rasoir de l’acidité.
Lussac Saint Émilion, Charly, Anne, Jean et Suzy Boncheau, Château Mayne Blanc
Le Bordeaux d’Alain C.. Un Lussac Saint-Émilion 2009 chaleureux mais avec une douceur floral. Une cuvée Saint Vincent 2009 portée par la puissance du fruit et du fût.
Champagne, Nathalie et Pascal Agrapart, Champagne Agrapart
J’avais découvert ces vins grâce à CavePrivée. Des assemblages de Grand Crus de blanc de blancs. Entre la rondeur du Terroirs et la tension du Minéral 2005, mon cœur balance entre ces deux styles.
Alsace, Marie-Claire, Marie-Thérèse, Maurice et Jacky Barthelmé, Domaine Albert Mann
Je ne suis pas un fan des vins alsaciens, mais je ne désespère pas Hakim de m’y convertir en me poussant dans les bras des meilleurs alsaciens du salon. Le riesling du Grand Cru Schlossberg 2010 n’est pas dénué d’intérêt.
Anjou, Monique et Tessa Laroche, Domaine aux Moines
Hakim garde les rennes de la visite et nous conduit en Savennière Roches aux Moines guidé par le fil de LaPassionduVin. Une verticale sur cinq millésimes du domaine me convainc que ce n’est pas ici que je trouverai le Chenin sec que je cherche depuis l’arrêt du domaine du Regain.
Bourgogne, Dominique Mugneret, Domaine Mugneret
Je n’allais pas décourager mes compères Raphaël et Hakim qui souhaitaient aller gouter du Pinot Noir si cela peut m’aider à les y convertir. Raphaël, tout fier avec sa RVF sous le bras, me fait donc découvrir un producteur en Côtes de Nuits. Parmi les puissants 2009, j’ai préféré nettement le Vosne Romanée Premier Cru Chaumes moins massif.
Saint Chinian, Violaine et Xavier de Franssu, Mas de Cynanque
Début des choses sérieuses, Hakim et moi nous lançons à la recherche des 6 bouteilles pour illustrer la typicité des vins des appellations languedociennes de Saint Chinian et Faugères pour une prochaine dégustation des Fines Goules. Hakim attiré par les sirènes de la LaPassionduVin, nous conduit sur ce stand. Xavier de Franssu nous fait déguster ses cuvées. Son discours et les vins en bouche nous révèlent rapidement que nous sommes ici avec un travail sur la concentration qui semble plus marquer un style de domaine qu’une typicité locale. Hakim aurait bien mis plusieurs bouteilles en cave. Les vieux Carignan qui s’expriment dans la Fleur 2009 sont particulièrement intéressants. Je n’ai pas senti de faiblesse dans la gamme. Le blanc Athéa 2010, dégusté volontairement après les rouges, remplit parfaitement sa fonction rafraichissante malgré mes craintes d’une roussanne sudiste. Est-ce le vermentino qui apporte ses touches anisées et surtout cette finale saline séduisante ?
Saint Chinian, Véronique Etienne, Château la Dournie
Dans la même région, une gamme comptant moins du cuvées qu’à Cynanque, au bénéfice pour nous d’une plus grande représentativité. Le milieu de gamme d’Etienne de la Dournie 2008 est un bel équilibre de fraicheur.
Saint Chinian, Agnès Gleizes et Philippe Girardi, Domaine La Croix Sainte Eulalie
Agnès Gleizes reprend le domaine familial avec une perception étendue de ce que peuvent offrir les terroirs de la région. Cela nous permet de commencer à comprendre comment nous pourrions organiser la dégustation prévue. L’Armandelis 2008 a retenu notre attention pour son expression d’une Syrah sur un terroir de grès. Le blanc Trandition 2010 est une belle représentation de la fraicheur d’un vin plus séduisante pour le touriste estival.
Saint Chinian, Alain et Laurence Jougla , domaine des Jougla
Je connais ce domaine depuis longtemps pour apprécier leurs vieilles racines. Pour notre dégustation, nous choississons le Signée 2008 pour le contraste de cette Syrah sur schistes à comparer à l’Armandelis de Saint Eulalie.
Faugères, Jean-Luc Saur, Château Haut-Fabrègues
Agnès Gleizes nous avait orienté sur le stand de son voisin Jean-Luc Saur pour compléter notre dégustation avec des vins sur schistes de l’appellation voisine Faugères. L’air dubitatif de Jean-Luc Saur à notre angle de présentation des Saint Chinian et Faugères nous encourage à revoir notre approche. Sa gamme est homogène. Il présentait aussi les vins du fiston Cédric Faur installé sur le domaine voisin des Fontanilles. Pour notre dégustation nous lui préférons le Sélection 2008. Ce jour-là, j’étais particulièrement réceptif au saveur du Carignan, même diluée en faible proportion dans certaines cuvées.
Bergerac, Christian Roche, Domaine de l’Ancienne Cure
Toujours intéressant de gouter les vins de Christian Roche, même pour les amateurs de vins secs. En rouge, je préfère nettement quand le malbec fait son apparition dans les cuvées Abbaye ou Extase 2009.
Languedoc, Christian Mocci, Mas de Martin
Christian Mocci a franchi le pas: afin de ne pas négocier chaque année l’agrément INAO pour ses vins à chaque écart aux cahiers des charges, il passe toutes ses cuvées en Vin de France. Pas de Ultreïa à la dégustation cette fois, mais une surprise avec un Pinot Noir 2008. Et la Syrah de Plein Sud en chemin pour un jeu des comparaisons avec une rhodanienne septentrionale.
Rully, Erell Ninot, Domaine Ninot
Erell Ninot est en passe de devenir une star de Rully sur YouTube. J’ai fait connaissance avec ses vins avant que le changement d’étiquettes viennent souligner la féminité des cuvées. Le Rully Chaponnière 2010 joue sur le fruit, comme ce que l’on attend d’une entrée de gamme. Le Premier Cru Grésigny 2009 est aussi sur le fruit avec une pointe d’agrume en finale qui évite l’amertume trop marquée de certains 2009.