750 grammes
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Cercle Oenophile
23 mars 2012

Salon des Vignerons Indépendants – Porte de Champeret – mars 2012

Beaucoup de vignerons profitent de ce salon du mars pour faire déguster le nouveau millésime fraichement mis en bouteille.

Cela fait deux ans que j’ai abandonné l’idée d’aller Porte de Champeret en voiture et d’acheter du vin sur place. Je profite donc des trains de banlieue pour récupérer un peu du manque de sommeil, louper mes correspondances et prendre une heure de retard sur mon arrivée. J’arrive ce matin-là au salon d’aussi mauvaise humeur que si j’étais venu en voiture.

Heureusement, pas de projets d’achat, juste le plaisir de retrouver les vignerons que je croise une à deux fois par an sur ces salons. Je finirais quand même par craquer et ramènerais le quota de 5 bouteilles que peut contenir mon sac à dos.

Cette année, ma liste des vignerons à rencontrer s’était étoffée des suggestions de d’Emmanuel Delmas, mon copain très virtuel de FB. J’avais pu récemment constater que nous partagions de l’affection pour la plupart des vignerons et de leurs vins dont il avait postés les commentaires. Pas tant de vignerons que ça à ajouter sur ma liste puisque là aussi j’en connaissais déjà une petite moitié parmi ses suggestions.

Toujours pour comprendre le travail du vigneron au travers de ses vins, je privilégiais le temps passé à leurs stands plutôt que le nombre de stands. Attendu pour diner à Lyon, je n’ai pu voir qu’un tiers des vignerons que j’avais prévu.

Dégustation dans l’ordre de mes visites


Loire – Domaine de la Tour Saint-Martin

J’aime bien me mettre en bouche avec leurs Sauvignon. Et puis je préfère commencer par des vins et des gens que j’aime bien pour nettoyer ma mauvaise humeur matinale et me mettre dans les bonnes prédispositions d’une dégustation sérieuse.

Valençay blanc 2001
Nez typique sauvignon. Plus verdeur (buis) que le pipi de chat. Belle fraicheur. De l’alcool et de l’acidité. Un peu entre sècheresse et amertume en finale. Bel exemple pédagogique du sauvignon.

Menetou-Salon Morogues blanc 2010
Du fruit. Flatteur, presque du miel. Des fruits exotiques (ananas). La bouche est un peu décalée, moins exubérante. La trame acide porte le fruit.

Valençay Hortense en Sauvignon 2010
Nez en retrait, très discret. Bouche aussi discrète, pas franchement acide, plutôt sur la tension. Trop fermé à déguster après le Morogues.

 


Chablis – domaine Gautheron

Pour continuer sur mon survol d’horizon des Chablis sans fût, comme Billard-Simon ou Louis Michel. Par contre, ici, passage aux 2010.

Chablis 2010
Evidemment plus de corps qu’un petit chablis. L’acidité est marquée par rapport à mon souvenir des 2009. Finit bien.

Chablis Premier Cru Vaucoupin 2010
Assez souple. Des notes de pierre à fusil. Finale un peu sèche.

Chablis Premier Cru Mont du Milieu 2010
Plus ouvert, plus chaleureux. Plus de matière.

Chablis Premier Cru Les Fourneaux, vieilles vignes 2010
Plus de matière. De l’alcool marqué par moins de tension acide. La finale est bien, fluide.


Bourgogne – Domaine Huguenot

J’avais commencé à gouter leurs vins aux Vignerons Indépendants avant de poster des billets sur un blog, avant que Bettanne et Desseauve ne mettent en avant l’appellation de Marsannay et avant que mes collègues du club oeno franchement pas convertis aux vins de Bourgogne ne se convertissent aux vins des Huguenot. Si Emmanuel Delmas s’y met aussi…

Marsannay blanc 2010
Nez sur le grillé du fût. De la douceur, un peu de beurre. La bouche est sur le fût, un peu trop marquée à mon gout. De la rondeur. Un peu de fruit, finale sur la vanille.

Marsannay Champ Perdrix 2009
Nez très pinot et grillé.  De la gourmandise, normal pour un 2009. Bouche entre le sérieux et le fruit. Un rien terreux lui donne du caractère. Bel élevage, de la souplesse.

Fixin Les Petits Crais 2009
Nez plus floral (l’image que je me fais d’un Volnay). Un rien de verdeur fait ressortir à l’agitation plus d’épices que de fruits. La bouche est là aussi sérieuse, moins enveloppée. L’astringence ressort. La finale est bien et voir le retour du côté floral du nez.

Gevrey-Chambertin Les Crais 2009
Nez classe. Sur l’équilibre entre la douceur du fût (grillé, glace au café) et des notes acidulées. La bouche est sur la tension, mais n’a pas à ce stade la complexité que laisse espérer le nez.

Gevrey-Chambertin Premier Cru Fontenys 2009
Nez sur le fût (toujours grillé). Moins de vanille et plus d’épices. La bouche est plus équilibrée par l’acidité qui fait ressortir le fruit. Mais aussi les tanins de l’élevage.

Charmes-Chambertin Grand Cru 2009
Nez discret, en retrait par rapport aux Gevrey-Chambertin. La bouche est aussi en retrait, sur l’astringence. Mais plus de matière prend le pas sur le fût.

Un style de vin. Du bois, moderne, pour séduire dans leur jeunesse par de la rondeur . Du fruit. Mais pas la lourdeur de la sucrosité. Des pointes d’épices et d’acidité pour tenir le vin.


Bourgogne – Bertrand Machard de Gramont

J’avais croisé Axelle dans les couloirs des Nuits au grand jour la semaine d’avant. Sachant que le domaine aurait un stand ici, j’avais reporté ma dégustation à aujourd’hui. Ici, il y a un style et tout ce qui me permet de rester fasciné par les vins de Bourgogne: comment avec un seul cépage et des parcelles si petites peut-il y avoir autant de différences entre les vins. Dans mon bestiaire personnel, j’épinglerais les vins d’Axelle à côté de ceux de Thibault Liger-Belair. Ils ne sont pas aussi ciselés, mais ils sont tout autant l’expression du jus de raisin fermenté d’un coin de terre sans artifice visible à mon palais.

Nuits Saint Georges Aux Allots 2008
Nez intriguant, entre le viandé et le floral. Evolue comme des effluves de parfums à l’agitation: les notes d’évolution partent pour être remplacées par des fleurs et des épices (un peu de tabac blond). En bouche, fluide mais pas léger. Assez court cependant (ou les notes sont trop discrètes).

Nuits Saint Georges Les Terrasses des Vallerots 2008
Parcelle au-dessus des célèbres Premier Cru sur le cône de déjection de la combe de Vallerots (juste pour frimer avec ma récente révision des terroirs de NSG). Le nez est plus marqué par l’élevage, et moins d’évolution (plus vanille que grillé). Bouche sur l’acidité. Un peu d’astringence. Le fruit est tenu (très rouges: groseille, presque framboise). Un peu plus expressif.

Bourgogne Les Grands Chaillots 2009
La bouteille vient juste d’être ouverte: le nez est encore discret. Je commence à voir l’apparition d’un style (viande). Rafraichissant pour un 2009 (et pour un carnivore qui confondrait la viande avec les fleurs). Un peu d’épices. Evidemment pas la subtilité ni la complexité des précédents. Bouche sur la gourmandise, mais encore sur la retenue pour un 2009.

Nuits Saint Georges Les Vallerots 2009
Au nez toujours ce style. Jamais de puissance. Des saveurs intrigantes. Bouche toujours discrète, surprenant pour un 2009. J’aime bien, mais il ne faut pas d’attendre ici à ce que la générosité d’un millésime masque le style.

Nuits Saint Georges Les Hauts Prûliers 2009
Nez plus capiteux, presque de la douceur (pointe de café). Cela perturbe un peu ma conception des Nuits plus tendus côté Vosne. Bouche toujours aussi retenue pour un 2009.


Bourgogne – Domaine Tortochot

Encore un coup d’Emmanuel Delmas. Un bourguignon sur le salon que je ne connaissais pas encore. Ou plutôt une, puisque c’est Chantal Tortochot qui me fait découvrir les vins du domaine.

Morey Saint-Denis 2010
Nez légèrement vernis. Bouche souple. Sans astringence. Sur la fluidité.

Gevrey-Chambertin Les Corvées 2010
Nez bizarre, un peu gibier, pas désagréable. En bouche, un peu sage, plutôt floral avec de la charpente. Le fût est discret.

Gevrey-Chambertin Champerrier 2009
Vieilles vignes de 60 ans. Nez savon (violette ?). De la matière en bouche. Le pinot commence à s’exprimer.

Gevrey-Chambertin Premier Cru Lavaux aux Saint Jacques 2010
Joli nez sur les fruits rouges cuits. Bouche plus tendue. Du fût mais le fruit n’est pas masqué. La finale est douce.

Charmes-Chambertin Grand Cru 2009
Discret au nez. Des tanins et de l’astringence en bouche. Bel acidité pour que le fruit s’exprime. Un peu sec en finale.

Gevrey-Chambertin Premier Cru Les Champeaux 2010
Plus puissant que le PC Lavaux. Bien fait. Les tanins sont prometteurs.

Mazis-Chambertin Grand Cru 2009
Nez sur le fût, puis floral. Bouche sur la construction acide. De la matière. La finale est bien et ne laisse pas le verre sur l’impression du bois

 


Bourgogne – Michel Magnien

Il y a dix ans, je suis entré en Côtes de Nuits avec les vins de ce domaine. Mon jeune palais de dégustateur commençait à se lasser de la puissance des vins du Languedoc. Mais pour passer au pinot, j’ai eu la chance d’être tombé sous le charme des vins des Magnien. Ils sont l’archétype du style moderne: trop boisé, trop puissant, trop mûr. Le style est assumé et se retrouve sur l’ensemble de la gamme. J’aime cette originalité, dans la bouteille comme sur l’étiquette.

image

Et puis, Michel ressemblerait presque à un guide de montagne avec son teint halé et sa forme compacte propre aux chalets bas de plafond. Profitons donc que son Frédéric de fils l’envoie toujours guider les clients sur les salons parisiens pour nous permettre de comprendre chaque année pourquoi le style Magnien est si séduisant.

Marsannay Morgottes 2009
Dès le nez, le style Magnien, la puissance. Bouche en retrait, sur l’acidité et finit sur le grillé.

Morey-Saint-Denis Très Girard 2009
Nez savon (violette ?). Du fruit de pinot en bouche (cerise griotte). Fût (toasté) bien intégré.

Gevrey-Chambertin Les Seuvrées, vieilles vignes 2009
Nez vineux, étonnant pour du Magnien. Presque un peu de viande. Je retrouve le profil des vins de Tortochot. Est-ce que ce serait le profil des Gevrey ? En bouche, retour de la puissance, inattendue après le calme du nez. Finale un peu sèche.

Vosne Romanée 2010
Crochet en 2010 avant de passer aux premiers crus. Nez discret. La bouche est sur un joli fruit, charmeur. Bizarrement plus de douceur qu’un 2009, comme le raffinement version Magnien.

Morey-Saint-Denis Premier Cru Millandes 2009
Leur PC au centre du village, représentatif. Nez toasté, sur les épices. La bouche est suave. Du Magnien au meilleur.

Morey-Saint-Denis Premier Cru Chaffots 2009
Nez moins arrondi. Un peu d’astringence. En bouche, plus de vin.

Chambolle-Musigny Premier Cru Sentiers 2009
Nez toasté, fruits noirs (mure, cassis). Bouche sur l’acidité, compense le côté presque compote de fruit.

Gevrey-Chambertin Premier Cru les Cazetiers 2009
Nez classique Magnien, moins expressif. La puissance dans le velour. Bel maitrise des tanins.

Charmes-Chambertin Grand Cru 2009
Nez délicat, presque vineux. Sur les fruits rouges. Pas exubérant.

Clos de la Roche Grand Cru 2009
Nez toasté, de la puissance. C’est corsé. Ne pas réveillez l’ours qui dort.


Rhône nord – Domaine Champal

Un petit détour par un stand sur le chemin en Rhône nord pour préparer mes visites du lendemain du côté de Cornas. Découverte des vins rouges d’Eric Rocher.

Crozes Hermitage chambayou 2010
Nez ouvert, séduisant par sa douceur. Bouche sur acidité.

Saint Jospeh Terroir de Champal 2010
Joli nez violette, floral. Pile sur la gourmandise de la syrah. Du cassis.

Saint Jospeh Terroir de Champal 2009
Nez épicé. Bouche tannique. Un peu de sècheresse et d’astringence sur la fin.

Saint Joseph Terroir de Champal 2007
Nez viandé assez typique de l’évolution, pourtant pas si vieux. Bouche légèrement sur l’acidité, mais sans agressivité. Plus de fruit qu’au nez.


Fitou – domaine des Mille Vignes

A nouveau guidé par Emmanuel Delmas, découverte de ces Fitou que j’aurais pu comparer à ceux du domaine Bertrand Bergé que je fréquente régulièrement sur ces salons.

Vin de Pays Chasse Filou 2011
Un grenache produit en toute petite quantité, tout sur le fruit. Effectivement très jus de fruit, presque un jus de raisin.

Fitou Cadette 2009
La trilogie Grenache, Carignan, Mourvèdre. Joli nez ouvert, fruité. De la complexité après le grenache. Bouche moins ouverte, mais sur la fraicheur. Dommage qu’il soit si discret en bouche, il va falloir attendre.

Fitou Atsuko 2010
Les vieilles vignes de Grenache vinifiées séparément les grandes années.  Nez presque salin. Des tanins, s’élargit en bouche.


Languedoc – Mas de Martin

Je ne résiste pas à aller saluer Christian Mocci sur le chemin de la sortie. Ses vins sont une gourmandise.

Vino del Pinot 2008
Ce que l’amour du Pinot vous pousse à faire: planter son cépage favori loin de ces terres de prédilection. Nez chaleureux. En bouche de la souplesse et de la gourmandise. Se boit bien. Je n’aurais pas dit du Pinot à l’aveugle.

Vénus 2010
Bien, de la souplesse. Pas de sècheresse grâce à l’équilibre sur l’acidité.

Plein sud 2010
La Syrah du domaine. Des notes grillées, chocolatées. Des beaux tanins. Pourra se garder un peu pour en profiter.

Ultreia 2010
La trilogie Syrah, Grenache, Mourvèdre. Joli nez déjà gourmand. En bouche, les tanins sont souples. Belle longueur avec une finale sur le tabac.


Languedoc – Mas Cal Demoura

La sortie n’est pas loin et je suis déjà en retard. Un petit dernier pour la route et le plaisir. Un petit bonjour à Isabelle Goumard et aux vins du domaine.

L’étincelle blanc 2010
Chenin majoritaire avec du grenache blanc, de la Roussanne, du Petit Manseng, du Viognier et du Muscat. Nez très ouvert, abricot et surtout poire. Joli gras en bouche équilibré par une belle tension. La légèreté des fleurs. Séduisant. Je craque.

Parole de Pierres blanc 2009
Chenin (70%), Roussanne, Grenache blanc et Petit Manseng. Nez pomme à coing, très typé Loire (Montlouis). A l’agitation, miel de la roussanne. Une pointe d’alcool à bruler trahirait un peu d’oxydation. Rond en bouche, le gras est discipliné. Vin moins de fête que l’étincelle, plus de repas.

L’infidèle 2009
Syrah, Grenache, Mourvèdre, Carignan, Cinsault. Nez séduisant, sans esbroufe. Belle fraicheur. Aucune lourdeur en bouche.

Les Combariolles 2009
Syrah, Mourvèdre, Grenache. Nez légèrement fumé, un peu fermé. Les herbes séchées. Droit en bouche, toujours la fraicheur.

l’Infidèle 2005
Nez très ouvert. Stupéfiant: fruits rouges, noirs, des odeurs de garrigue mais après la rosée d’un matin d’été pas encore cuits par le soleil. La fraicheur, presque un peu de rafle. La bouche est souple, moins de puissance que ce que promet le nez. Certainement à attendre encore un peu.

Feu Sacré 2009
Grenache (80%) et Syrah. Nez discret, quelques pointes de Maury. Bouche voluptueuse. Pas de lourdeur, toujours cette fraicheur. Des tanins.

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