Pélerinage basque
Basque par le sang maternel et béarnais par la clinique paloise où j'ai vu le jour, je trouve toujours un suplément d'âme aux vins de la région. Surtout quand je peux les déguster dans une maison basque qui fait resurgir les souvenirs d'enfance au village.
Ce jour-là, de passage dans la région, je profitais d'un détour par l'aéroport de Biarritz pour filer à Irouléguy rencontrer Thérèse Riouspeyrous et gouter les nouvelles cuvées présentées à Gildas quelques mois auparavant.
Pour les amateurs du blanc du domaine, deux nouvelles cuvées font leur apparition plus pour toucher la notion de terroir de l'appellation que pour augmenter les volumes à vendre. La cuvée Hegoxuri est depuis 2007 l'assemblage de deux parcelles, la parcelle du domaine sur un terroir de Schiste et Grès, et une nouvelle parcelle sur Baïgorri louée à un autre viticulteur sur un terroir d'Ophite. L'élevage en fût séparé de ces deux origines avant leur assemblage dans la cuvée Hegoxuri a poussé les Riouspeyrous au-delà de la curiosité à mettre en bouteille séparément un demi-muid de 600l de chacunne de ces origines. Donc en volume cela fait moins pour la cuvée classique et trop peu de bouteilles pour ces deux micro-cuvée pour être distribuées en dehors des clients qui passent au domaine.
Irouléguy blanc Hegoxuri "Schiste et Grès" 2010
Nez assez ouvert. Un peu de gourmandise (douceur de la vanille). Bouche pulpeuse (pas sur l'amertume des peaux d'agumes). Finale tendue et longue. Rapelle à ce stade le Hegoxuri 2006 dégusté au domaine.
Irouléguy blanc Hegoxuri "Ophite" 2010
La nouvelle parcelle sur Baïgorri. Nez anisé, plus discret. Moins de gourmandise (moins de douceur). Moins de sensation d'alcool, plus digeste. Finale marquée par le bois. La différence avec l'autre parcelle est évidente. Semble plus légère dans sa jeunesse, généralement la marque des cuvées qui se révèlent avec l'âge.
Irouléguy blanc Hegoxuri 2010
48% Gros Manseng, 50% Petit Manseng, 2% Petit Courbu. L'assemblage des deux parcelles précédentes. Nez subjectivement perçu à mi-chemin de la puissance du Schiste et de la tension de l'Ophite. La bouche est retenue (moins pulpeuse), la tension domine. La finale est saline, salivante. Intéressant, mais comme souvent ici, il faut attendre au moins deux ans avant d'ouvrir ce blanc. La cuvée Schiste devrait satisfaire les impatients qui passent au domaine.
Irouléguy blanc Hegoxuri 2008
Le même, mais avec deux ans de bouteilles. Nez sur le registre de l'Ophite, en plus voluptueux. Moins agrûmes, plus exotique (mangue), presque mentholé (fraicheur herbacée du thé vert). En bouche, l'agrume est de retour, vif mais pas acide. Classiquement tendu. Finale sur la souplesse de l'élevage (douceur toujours sans sécheresse).
Irouléguy Tradition 2010
50% Tannat, 27% Cabernet Franc, 23% Cabernet Sauvignon. Joli fruit au nez. Pas de verdeur du Cabernet. A l'agitation un peu de vase (Cabernet Franc).
Irouléguy Haitza 2009
89% Tannat, 11% Cabernet Sauvignon. Nez sur bois exotique (un peu de mentholé d'un Cabernet chilien). Bouche un peu d'astringence, tendue par l'acidité. Des pointes d'agrumes (réminiscence sensorielle du blanc ?), zan. Bouche cerise rouge (griotte). Finale sans sécheresse.
Irouléguy rosé 2011
Tannat et Cabernet Franc. Nez sur la séduction. Bouche vineuse, sans douceur d'un rosé de soif. Légère amertume. Un vin sec pour accompagner plus un repas qu'un apéro.