France–Italie: forfait perdant
En acheteur fidèle de leur guide depuis la première édition, je ne manque pas de répondre aux différentes invitations à la dégustation de Bettane et Desseauve.
Cette fois, je pouvais me libérer pour aller à ce qu’ils présentaient humoristiquement comme une rencontre sportive entre la France et l’Italie. Mes rares dégustations de vins italiens m’ont convaincu que cela vaut la peine de passer du temps à découvrir les produits de la botte.
De plus, les manifestations organisées par Bettane+Desseauve sont au top de celles auxquelles j’ai assistées.
Malheureusement, celle-ci fut décevante. Certes en grande partie à cause d’incidents matériels indépendants de la volonté des organisateurs. Mais pas que..
Nous étions reçus (gratuitement, cela commence à être moins fréquent et me rend indulgent sur mes attentes) au dernier étage du bâtiment parisien d’un hebdomadaire d’informations. Un ascenseur sur deux était en panne et le survivant peinait à absorber le flux des visiteurs et travailleurs du bâtiment. Ce n’est pas un incident pour moi puisque je suis le premier à prendre les escaliers à la place des ascenseurs. J’arrivais donc bien vivifié par la montée des marches. Ce mois du juin était froid et beaucoup de vignerons s’en souviendront. Pas contre, ce 25 juin devait être le premier jour du mois où la température dépassait les 25°C et où la clim de ce 6ème étage tombait en panne. Avec l’interdiction d’ouvrir les fenêtres, la température de la salle était bien au-dessus des conditions de dégustation dans les caveaux. Des vins blancs soit tièdes soit glacés du contact avec la glace. Des vins rouges chauds, ce qui est horrible pour se faire une idée de la subtilité de jeunes Sangiovese élevés en fûts neufs.
Et la cohue, comme j’ai rarement vu à une dégustation. Comme si se retrouvaient côte à côte les stands les plus fréquentés du salon des vignerons indépendants un samedi après-midi. Impossible d’avoir une conversation audible avec les vignerons dont j’ai pu m’approcher.
Visite express où je me suis vite découragé de pouvoir améliorer ma connaissance des vins italiens.
Voici néanmoins, plus pour mes archives, les quelquItes vins que j’ai pu dégustés. La température de service et mes dispositions ne permettant pas de porter un jugement sur leur qualité.
Italie, Ombrie, Arnaldo Caprai
Montefalco Sagrantino DOCG, 25 Anni 2007
Cépage Sagrantino, élevage 24-26 mois en fûts de chêne français et 6 mois en bouteille. Vin sanguin et fruité. Bel élevage. Encore de gros tannins. Finale un peu sèche (chaleur de la salle pas de l’alcool).
Montefalco Riserva DOC, Rosso 2007
Cépages 70% Sangiovese, 15% Sagrantino, 15% Merlot; élevage 20 mois en fûts de chêne français et 6 mois en bouteille. Très sur le grillé du fût.
Italie, Molise, Valerio Vini – San Nazzaro
Molise DOC, Rosso Sannazzaro 2010
Cépage Montepulciano; vinification en cuve et élevage de 4 mois en barriques neuves de l’Alliert du Tronçais. Nez pâtisserie. Bouche sur le fruit et l’acidité. De la douceur.
Pentro DOC, 2009
Cépages 55% Montepulciano 45%Sangiovese; malo et élevage de 12 moins en barriques neuves de l'Allier et du Tronçais. Nez sur le fût. Bouche sur les tanins et la puissance. Moins de gourmandise, plus de sérieux de l’élevage.
Italie, Frioule-Vénétie Julienne, Eugenio Collavini
Collio DOC, Bianco Broy 2010
Cépages Friulano (50%), Chardonnay (30%), Sauvignon (20%); Friulano et Chardonnay sont “passerillés” par un passage en chambre froide, puis les trois cépages sont pressés et vinifiés en cuve. Nez demande de l’agitation pour s’exprimer (servit glacé pour essayer de contrôler la température de service du jour). Bouche plus intéressante avec du gras.
Collio DOC, Pinot Grigio Villa Canlungo Black Label 2011
Cépage Pinot Grigio; préfermentation à froid, vinification en cuve. Nez discret. bouche sur fraicheur de l’anis. Sec et tendu.
Italie, Piemonte, Tenuta Dell’Arbiola
Barbera d’Asti DOC, Carlotta 2009
Cépage Barbera; vinification en cuve, élevage 6 mois en cuve et 6 mois en bouteille. Nez cuit. De l’élégance, un de peu de zan. Bouche sans tanins ni sécheresse. Bien, chaud. Finale reste sur le fruit.
Monferrato bianco DOC, Ninètte 2011
Sauvignon blanc 80%, Chardonnay 20%; vinification en cuve, élevage 4 mois en cuve et 2 mois en bouteille. Nez discret mais bien typé. Bouche sur perlant. Bien, un peu d’agrumes. Belle complexité. Intéressant, rafraichissant.