Salon des vins de Bourgogne Aujourd’hui
La société Écrivins, éditrice de la revue Bourgogne Aujourd’hui rassemble chaque année en janvier à Paris une sélection de vignerons de Bourgogne pour leur proposer de présenter leurs vins aux professionnels du coin. Les particuliers comme moi sont invités à se joindre aux dégustateurs pour les 3 dernières heures de clôture du salon.
Ces 3 heures de dégustation ne sont pas suffisantes pour passer du temps à déguster les vins de tous les vignerons, surtout que certains écourtent leur présence pour ne pas rater le dernier TGV pour Dijon ou se trouvent à court de certaines cuvées.
Cette année, pour rendre la dégustation contre-la-montre moins anxiogène, Thierry Gaudillère d’Écrivins que je rencontrais pour le première fois m’aiguillait sur les vignerons à découvrir en priorité parmi les nouveaux invités.
En résumé, pour cette année et toujours pour une dégustation limitée aux seuls Chardonnay et Pinot récoltés dans la même région française, j’ai trouvé des différences de qualité entre les vignerons plus importantes que ce que je m’attendais à la lecture des étiquettes. Par exemple, sur un salon comme le Grand Tasting, j’ai plutôt tendance à trouver bons tous les Bourgognes même si certains ne sont pas ce que je cherche.
Les vins dégustés, dans l’ordre à peu près alphabétique du carnet de dégustation où j’ai pris mes notes.
Un des derniers stands visités avant que les tables ne soient démontées. Plus personne sur le stand, restaient heureusement trois fonds de bouteilles en libre service.
Hautes Côtes de Beaune “Les Dames Huguettes” 2010
Je ne vois pas ce vin sur leur site internet. Achat de raisins ? Le nez est fortement sur les épices typiques du pinot. Un peu de sous-bois. La bouche est souple mais nette. Une entrée de gamme réussie.
Nuits Saint Georges PC Les Murgers 2009
Nez légèrement sur la colle. La bouche est sur le fruit. Dans un style moderne (type Aux Perdrix) ou effet 2009 ? Belle finale.
Corton Grand Cru Les Grandes Lolières 2010
Nez très grillé marque le choix des fûts. La bouche est large. Une belle tension absorbe le fût. Rafraichissant. Belle bouteille.
Je voulais plutôt gouter les rouges. J’ai fini les deux bouteilles de blancs qui restaient. François de Nicolay (?) est encore là courtoisement à servir son dernier dégustateur sans montrer de signes de lassitude. Bel endurance.
Pernand-Vergellesses PC Île de Vergelesses 2011 blanc
Sur le gras et le fruit. Manque un peu de tension à mon gout mais reste un bon chardonnay.
Corton Grand Cru 2010 blanc
Nez fermé. Bouche minérale et grillée. Belle gourmandise se révèle plus qu’au nez. Finit bien, même si là encore, j’eusses aimé un peu de nervosité. Le style de la maison ? Le plaisir est là de toute façon.
Decelle-Villa
Pas d’Olivier Decelle ni de Pierre-Jean Villa sur le stand. Je peux glaner quelques informations sur leurs vins avant d’être abandonner en compagnie des dernières bouteilles à gouter. Les blancs 2011 sont des échantillons pris sur cuve avant filtration.
Auxey-Duresses 2011
Légère odeur de liège/bouchon (dégustateur complètement à l’ouest à mon avis ! du bouchon sur un échantillon sur cuve ?). Un peu de champignon. Plutôt léger en bouche. Finale sur l’alcool.
Saint Aubin PC Sur Gamay 2011
Nez sur le fût. Rond et chaleur en bouche. Finale pus tendue.
Meursault “Les Vireuils” 2011
Nez moins net (quelques accents “nature”). Plutôt tendre: le fruité et l’acidité sont souples. La finale sent un peu le pâté pour rajouter un second accent “nature”.
Savigny Lès Beaune “Les Gollardes” 2010
Manque de précision. Houlà, je reste sur la mauvaise impression du registre du précédent.
Nuits Saint Georges 2010
Un peu de fruit. Intéressant. Plus soyeux.
Maison Lou Dumont
Un jeune binôme franco-japonais anime la dégustation avec enthousiasme. Je profite d’un calme entre le passage de plusieurs dégustatrices pimpantes.
98% des ventes à l’export. Donc peu de vins disponibles à présenter.
Meursault 2010
Plutôt léger. Sur le fût.
Fixin 2009
Un peu sec mais le fruit généreux des 2009
Nuits Saint Georges 2008
Un peu sur la verdeur des 2008. Manque de croquant.
Morey Saint-Denis 2009
Sur la griotte fraiche. Un style. Là encore la générosité des 2009 au détriment de la complexité.
Gevrey-Chambertin 2010
Nez animal, rustique. Un peu acide sur la finale. Réduction inattendue pour un 2010.
Un article lu récemment dans le Rouge et le Blanc passant en revue avec leur précision habituelle les PC de Chassagne-Montrachet m’avait littéralement mis l’eau à la bouche.
Je profitais ce jour-là de la présence de Caroline Lestimé au service de ses vins pour me rendre compte en bouche. Mon coup de cœur du salon en terme de plaisir sur une bouteille. (Je ne veux pas connaitre le prix des bouteilles pour ne pas gâcher le moment).
Chassagne-Montrachet PC Les Chenevottes 2011
Au nez la noisette du fût. Très belle tension en bouche. De la chaleur aussi. Légèrement fumé. Bien.
Chassagne-Montrachet PC La Boudriotte 2011
Plus souple et large. Plus court en bouche.
Chassagne-Montrachet PC Les Chenevottes 2010
Nez superbe de gourmandise (plus réglisse que noisette). En bouche une petite touche de colle (dommage). Finale souple. Moins à mon gout.
Chassagne-Montrachet PC Clos de la Maltroye 2010
Nez pâtisserie (amande), plutôt discret après l’exubérant Chenevottes 2010. De la tension, plutpot acidulée. Belle finale soyeuse avec un joli grain.
Chassagne-Montrachet PC Les Caillerets 2009
Attaque sur une belle acidité en bout de langue. Plus de longueur et de la complexité en finale (retour). Manque un peu de tension pour mon idée de l’appellation (effet 2009 ?).
Des fils Jérôme et Xavier, c’est le premier qui est d’astreinte ce jour-là pour présenter les vins.
Petit Chablis 2011
Bien net. Un peu vert. Un style. Entrée de gamme réussie.
Chablis 2011
La grosse cuvée du domaine. Toujours cette touche verte (le style maison ou effet 2011 que j’avais déjà trouvé sur ceux d’Alain Goeffroy). Pas très minéral, de la chaleur en finale.
Chablis PC Montmains 2011
Achat de raisins. Du fût. Structure citronnée, sans sècheresse de l’alcool. Reste l’amertume de l’agrume.
Chablis PC Mont du Milieu 2011
Achat de 3 mouts. Plus de rondeur, moins tendu.
Chablis Grand Cru Vaudésir 2010
Toujours la touche citronnée (pourtant changement de millésime). La tension revient en finale pour tenir le vin.
Je retrouve Cécile et Vincent, couple de vignerons que j’ai toujours plaisir à revoir puisque je suis venu à Meursault avec leurs vins. Du coup, j’ai oublié de prendre en photo une bouteille.
Bourgogne Chardonnay 2011
Simple. Droit. Bien.
Meursault “Meix Chavaux” monopole 2011
Sur le fruit et la douceur. Bien typé meursault.
Puligny-Montrachet “Vieilles Vignes” 2011
Mis en bouteille la semaine précédente. Manque un peu de minéralité pour l’idée que je me fais du Puligny.
Saint-Aubin PC Les Frionnes” 2010
Souple, plus discret mais au bénéfice du retour de la tension.
Meursault PC Charmes 2010
Serré. Bien. Dans le style qui m’a fait venir aux Meursault de Vincent Latour.
Meursault PC Gouttes d’Or 2010
Plus de noisette. Plus subtil, presque évanescent. Sur la longueur.
Domaine Monthélie Douhairet-Porcheret
Thierry me conseille de ne pas passer à côté des vins présentés par Cataldina Lippo. Leur vinification serait sous les bons hospices de son grand-père André Porcheret.
Mont’li fait justement partie de ces appellations que j’aimerais bien découvrir, ayant récemment fait la recherche de Champs-Fulliot.
Ici, le domaine concentre son activité dans le petit cercle de Monthélie, Volnay et Pommard. J’ai bien aimé le style: une invitation à aller plus loin.
Monthélie PC Clos Meix Garnier (monopole) 2010
De la sève, un peu rafle. Sur le fruit. Le profil de pinot que j’aime bien retrouvé en Côtes Chalonnaise.
Monthélie PC Les Meix Bataille 2010
Joli. Belle matière. De la chaleur domptée par l’acidité en finale.
Volnay PC En Champans 2010
Plus sur la dentelle. L’acidité perce le fruit. Me réconcilie avec les Volnay que, paradoxalement, je trouve toujours un peu trop sauvage.
Pommard PC Les Frémiers 2010
Côté juteux et soyeux étrange sur un Pommard. Au nez, accent légèrement animal quand même. Comme le Volnay, me prend à contre-pied mais ce n’est pas désagréable.
Pommard PC Chanlins 2008
Nez très animal, humus. Bouche un peu maigre, avec le retour de l’humus en finale.
Anne Moreau trouve un peu d’espace pour me servir entre les corps fluets de jeunes sommeliers attablés à son stand. Les vins goutés après ceux de Garnier ne se présentaient pas à leur avantage.
Petit Chablils 2011
Manque de netteté. Le fruité est déjà un peu passé.
Chablis 2011
Un peu dilué. Manque de structure.
Chablis PC Vaulignot 2010
Un peu rafle et verdeur du fruit. Plus de matière. Finale un peu amère.
Chablis Grand Cru Les Clos 2010
30% de fût pendant 6 mois. Plutôt sur la vanille du fût. Toujours la verdeur (citron vert). Sapide.
Chablis Grand Cru Vaudésir 2009
Belle tension. Noisette du fût presque fraiche. Du fruit chaleureux en finale.
Domaine des Perdrix, Château de Chamirey
Aurore Monot toujours dynamique sur le pont des dégustations, une des dernières “capitaines” à quitter la salle. Nous finissons ensemble les bouteilles restantes.
Château de Chamirey, Mercurey “En Pierelet” blanc 2011
Fruit blanc (très poire). Pas trop chaud. Gourmand.
Château de Chamirey, Mercurey PC “Les 5” 2009
Assemblage des meilleures barriques de leurs cinq premiers crus de Mercurey. Vin de garage donc, pas forcément représentatif de leur travail sur Mercurey. Nez discret. Tout se passe en bouche. Corsé, épicé. Style moderne du domaine (NSG Aux Perdrix). Sans sècheresse. Bien.
Cave coopérative connue de nom seulement, je profitais de mes récentes dégustations de chardonnay du Maconnais pour découvrir la version “coopérative” avec Myriam qui révèle vite son statut de belle-sœur d’Élodie du domaine des frères Bret à Vinzelles. Si j’arrive à me rappeler tous les noms des personnes que je rencontre autour de bouteilles, sûr que je ne serai plus un simple amateur…
Je goute ici après en avoir fini avec le chablisien. Je perçois pour une fois toute la différence d’équilibre entre ces deux extrémités du chardonnay en Bourgogne.
Macon-Verzé Croix Jarrier 2011
Premier nez un peu poussière. En bouche, surle fruit. Déjà un peu de gras.
Saint-Véran Les Cras 2010
Joli nez fumé et caramel. Bouche un peu légère. Reste sur le gras, et finale piquante sur l’acidité des agrumes réveille.
Saint-Véran “Les Sentinelles” 2010
Sélection de vieilles vignes et élevage en barrique. Plus de tension et plsu arrondi aussi en milieu de bouche. Finale un peu courte moins tendue.
Pouilly-Fuissé “Les Sentinelles” 2010
Plus tendu et plus de caractère.