Ils sont tombés sur la tête ces Georgiens
Au hasard des groupes FB, je me raccrochais sur l’invitation de Pierre-Olivier Bonhomme et Thierry Puzelat pour aller gouter les vins des vignerons Georgiens qu’ils ont fait venir à Paris.
Vins dit “Nature” de ce côté du périphérique. Je pense que les soldats russes ont quitté la Géorgie en emportant tout les stocks de souffre. Parce-qu’il ne doit pas trainer beaucoup de granulés de SO2 chez ces vignerons.
Après pressurage (au pied parfois), le vin est mis en amphore pour la fermentation, parfois sans débourbage pour les blancs pour assurer une macération. Comme dit wikipedia, cela donne des vins riches en thiol. Les fameux mercaptans qui rendent la dégustation difficile aux amateurs de vins plus communs.
J’ai mis plus de 15 ans à aimer le fromage, et à passer du kiri à l’époisses. Je m’accorde un peu de marge avant d’apprécier ces vins. C’est pourquoi j’essaie de m’accoutumer petit à petit en sautant sur les occasions de les déguster.
Encore une fois, peu de plaisir. Même aucun que j’aimerais boire. Même si la plupart de mes comparses de dégustation dont certains semblaient venir ici entre deux défilés de la semaine de la Mode parisienne étaient émoustillés par ces vins, par la rudesse agreste du vigneron Georgiens et le charmant accent râpeux de leur anglais, je m’imaginais plus à boire les vins servis dans les tavernes du Chatelet au XVIIIe siècle dans un roman de Jean-François Parot.
Le vin, s’est aussi les rencontres. Donc en amateur de voyage, je ne bouderai pas ma joie d’avoir rencontrer des Georgiens. Je suis sûr qu’au bout d’un mois chez eux, je finirais par boire les vins qu’ils me proposent.
Mise à jour du 10/02/13: il semblerait que ces vins feraient le buzz outre-atlantique.
Quelques notes pour garder le souvenir de ce moment.
Ramaz Nikoladze présente ses vins:
Nikoladzeebis Marani, Tsitska 2012
Nez discret. Sur l’amertume. Bouche pomme et pâté. Court.
Nikoladzeebis Marani, Tsolikouri 2012
Presque la sècheresse d’un manzanilla espagnol. Le fruit est un peu plus net. Intéressant. Ni pomme,ni pâté.
Nikoloz Antadze présente les vins de sa famille. L’étiquette est un simple auto-collant avec le nom du vin écrit dans notre alphabet.
Antadze Vineyard, Mtsuane 2011
Nez très fruité du muscat (pépin de raisin). Couleur ambrée. Bouche asséchante, ne confirme pas le fruit du nez.
Soliko Tsaishvili présente les vins de Akhoebi Vineyard (Ghveni Ghvino Our Wine, sur l’étiquette).
Rkatsiteli 2011
Nez bouchonné. Toujours la bouche sèche.
Rkatsiteli (93%) Mcvane (7%) 2011
couleur ambrée plus prononcée. L’impression de croquer dans une pomme à cidre normande.
Rkatsiteli (90%) Mcvane (6%) Kmikmvi (4%) 2011
Nez de vieux placard oublié, mais pas que: un peu vieille barrique à cidre. Un peu l’impression de mâcher des feuilles sèches. Très asséchant en bouche. Un peu d’acidité en finale ferait presque penser à du vin.
Un vin Rouge
Nez discret. Un peu de fruit en bouche.Toujours aussi asséchant que les blancs.
Iago Bitarishvili présente ses vins (Iago’s Wine). Avec quelques images sur son iPhone et quelques explications en anglais, je comprends un peu mieux d’où viennent ces vins.
Chardaki, Chinuri 2011
Version sans macération des raisins récoltés avant la maturité complète des peaux et raisins. Nez gênant d’évier bouché. La bouche est heureusement plus élégante. Moins de sècheresse.
Chardaki, Chinuri 2011
Version avec macération de 6 mois. Les raisins sont alors récoltés plus tard pour avoir des peaux et pépins mûrs. On passe de 13 à 14° entre les deux cuvées. Nez moins repoussant, presque du fruit. Bouche presque tendre. Sans trop de sècheresse, une pointe de gras. Plutôt bien dans le genre. Si il fallait en garder un…
John Wurdeman présente la plus grande gamme de vin, de Pheasant’s Tears. C’est aussi le plus à l’aise dans le marketing et le jeu sur l’image rustique de la Georgie: il réussit à vendre ces gobelets de dégustation en terres cuites à un restaurateur New-Yorkais.
La gamme me permet de voir plusieurs cépages et de gouter les vins avec le moins de mercaptans de la journée.
Chinuri 2011
Nez sans déviance (c’est ce qui me choque à se stade de la dégustation). Bouche discrète, sans sècheresse. Retour en occident.
Mtsuane 2011
Nez muscat (sans les pépins cette fois). Bouche sèche mais pas asséchante. Pas le fruité du muscat en bouche.
Kisi 2011
Nez de vieux placard. Une pointe de subtilité en bouche. Mais vite asséchant sur les joues et les gencives de devant. Un peu de blette en finale.
Rkatsiteli 2011
Nez un peu écurie (crottin de cheval). Un peu de fruit en bouche. Moins sec.
Rkatsiteli 2010
Nez plus sur les pieds. Un peu de pomme. Toujours très sec. Un peu mieux en bouche.
Tavkueri 2011
Presque un peu de fruit au nez. Glisse presque en bouche. Reste astringent mais sans le côté rugueux des tanins d’un cabernet.
Shavkapito 2011
Très tannique. Tout le devant de la bouche crispé par l'astringence.
Saperavi 2011
Un peu de métal (aluminium). Un peu moins d’astringence et un peu plus d’acidité. Un peu de pomme blette en finale.