Meursault: passage chez Demougeot et Latour
De passage à Meursault pour retirer nos commandes groupées chez nos vignerons favoris, une petite dégustation était le prétexte pour échanger un peu et pour découvrir certains vins achetés.
Rodolphe Demougeot
Savigny lès Beaune, Les Bourgeots 2011
Nez un peu acétique (ouvert depuis 3 jours). Bouche sur un joli fruit sans accroche tannique. Le croquant juteux du Savigny à boire en bistrot.
Savigny lès Beaune, Premier Cru Les Peuillets 2011
Même profil. Un peu serré par les tannins en finale. Moins large mais plus long.
Auxey Duresses, Les Clous 2011
Plus vineux (plus de verdeur). Tannins bien maitrisés. Fait penser à un Santenay.
Pommard 2011
En plein dans le registre de l’appellation. Je dis “terrien”, Rodolphe dit '”fin”. En tout cas, ce que j’aime chez les Pommard.
Beaune, Premier Cru Les Peuillets 2011
Nez très discret. Bouche serrée. Il faut dépasser le milieu de bouche pour que les fruits viennent s’écraser sur le palais. Encore un peu à l’étroit mais clairement un quatrième profil avec cette 4ème appellation goutée. Rodolphe et moi sommes d’accord qu’il faut attendre au moins 4 ans avant de sortir cette bouteille.
Vincent Latour, domaine Latour-Labille
J’avais vu Vincent la veille à la dégustation du BJPV. Nous avions pu commencer la discussion, que nous reprenons au fil des bouteilles qu’il va ouvrir.
Meursault, Clos des Meix Chavaux, monopole 2011
Chaleureux. Un peu d’amertume en finale (c’est un peu la marque du domaine).
Chassagne Montrachet, Les Benoîtes 2011
Très fruits blancs (poire, pêche). Joli touché en bouche. Plutôt crémeux que tendu.
Puligny Montrachet, Vieilles Vignes 2011
Assez large. Sur la noisette. Moins minéral que Chassagne. Change de registre. Trop large à mon gout pour ce que je cherche sur ce village.
Meursault, Premier Cru Poruzot 2008
Généreux. Plutôt à point quoique le terroir promette un peu d’avenir. Des touches de fruits secs (amande).
Meursault, Premier Cru Perrières 2009
En retrait. Encore à attendre. Moins de tensions que 2008. Fruité plutôt en finale avec retour de l’acidité pour retendre.
Meursault, Vieilles Vignes rouge 2011
Du pinot noir sur Meursault tant que ces vieilles vignes ne sont pas remplacées par du chardonnay. Sur le croquant des fruits rouges (fraise, cerise). N’a rien d’un Pommard. Fait plutôt penser à un Volnay village. Fait sciemment pour la gourmandise du fruit.
Meursault, Premier Cru Les Cras rouge2011
Une curiosité. Rien d’un Pommard. Plus d’épices que le Village. Tannins souples. La bouche est fluide et reste gourmande.
Élégance des Volnay
Après avoir bien mangé dans un bistrot au bord de l’eau, je complétais mon programme de la journée par une première visite à Volnay à l’occasion de leur manifestation de l’Élégance des Volnay.
L’animation de dégustations avec un public majoritairement féminin m’a permis rapidement de constater qu’il n’y avait pas de gout du vin particulièrement féminin. Il y aurait même plus de diversité des gouts chez nos compagnes: les hommes même débutants sont plus attachés à la renommée de certains vins et tombent dans les pièges des dégustations à l’aveugle. Quitte à lancer des généralités stupides, les femmes sont plus aptes à s’emporter pour des vins qui leur plaisent et à dédaigner les vins qui n’éveillent rien chez elles. Je n’ai pas encore observé de gouts communs lié au sexe, donc que les vignerons de Volnay fassent élire leurs cuvées les plus élégantes par des dégustatrices est à mon avis purement marketing. Autant s’en amuser et profiter de l’occasion pour découvrir de nouveaux vins.
Pour ma première dégustation aussi exhaustive des vins de Volnay, j’ai été très déçu. Certes je sortais de table et je me refuse habituellement à déguster dans ces conditions. Certes la météo ne nous permettait pas encore de passer beaucoup de temps en dehors des tentes pour ceux qui voulaient rester au sec. Certes je suis tombé au mauvais moment de la relève des vignerons qui nous servaient les vins: leur patience était à bout d’attendre leurs collègues en retard et leur humeur grise et disponibilité défaillante pour nous expliquer les vins nuisaient à la perception de l’élégance. Certes le claquement des sabots des chevaux tirant les calèches tintaient campagnardement à nos oreilles mais leurs crottins aux effluves ravivés par l’humidité et réchauffés par les rares rayons de soleil venaient nous chatouiller les narines. Et à la différence de certains bobos parisiens amateurs de vins natures, je n’associe pas encore les registres d’écurie à l’élégance.
J’ai gouté principalement des 2011. Que de verdeurs et d’acidité. Plus d’un a fait naitre une grimace. J’ai raté cette prise de contact. Quelques flacons ont attiré mon attention.
Pascal et Réyane Bouley, Volnay Premier Cru Clos des Chênes 2009
Le bois ressort encore. La bouche est épicée avec un bel équilibre.
Bernard et Thierry Glantenay, Volnay Premier Cru Les Brouillards 2011
Glisse bien en bouche avec un joli travail sur les tannins. La finale est plus consistante que le Village.
Nicolas Rossignol, Volnay Premier Cru Chevret 2009
Beau boisé. Le fruit ressort.
Christophe Vaudoisey, Volnay Premier Cru Clos des Chênes 2011
Joli fruit, tannins bien intégrés. Bouche fumée: un style.