750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cercle Oenophile
31 octobre 2011

Un petit re-tour dans les Alpes

CYB_3270 Il n’y a pas si longtemps j’aurais consacré un WE prolongé de la Toussaint pour profiter des couleurs d’automne à marcher en montagne. Aujourd’hui, révélateur de l’importance pris par le vin dans mes activités, je rendais visite à deux vieilles connaissances: les vins des Quénard et des Magnin à l’entrée de la Combe de Savoie
Quénard en Savoie, c’est comme Mabileau en Anjou: si on ne vous donne pas le prénom, vous êtes bien incapables de retrouver le vigneron.
Ici, il s’agit d’André, Michel et Guillaume Quénard. Et pour le première fois je rencontrais Guillaume, le fils de la famille qui doit commencer à se faire un prénom dans la famille et marquer de son influence les vins du domaine
map-5122a686fe3c

Malheureusement, à force de faire moins de sport, la pollution parisienne me rend plus sensible aux infections. Et ce jour-là d’un automne pourtant radieux c’était un rhume qui me bloquait les narines. Bien que la plupart des visiteurs de ce blog doivent sauter directement aux quelques mots sur le vin qui les intéresse sans passer par ce préambule, n’oubliez pas que l’animation des séances de dégustation que je pratique ne cesse de me rappeler que je ne suis pas un bon dégustateur (pour mettre des mots sur mes sensations), donc imaginez mon désarroi quand mon nez calle et réduit les sensations…


André et Michel (et Guillaume) Quénard, Tormery

Entre les clients qui se succédaient pour retirer leurs cartons, je dégustais presque l’ensemble de la gamme à la vente.

Jacquère, Les Abymes 2010
Nez et bouche droits. Perlant plutôt en finale que sur l’attaque. Moins tendue et pétillant qu’une Jacquère d’Apremont basique. Typiquement le vin pour accompagner une raclette dans un restaurant en station, sans avoir peur d’une mauvaise surprise.

Jacquère, Chignin 2010
Changement de terrain et d’exposition: on passe des éboulis de la Chartreuse à ceux des Bauges. Nez plus ouvert sur les fruits. Plus de corps et finale glissante comme une piste damée.

Jacquère, Chignin Vieilles Vignes 2010
Un profil différent dès le nez. En bouche, la finale est plus fruitée avec un peu de perlant. Les Vieilles Vignes, prises sur plusieurs parcelles, font la différence. Ce vin mérite mieux qu’une raclette.

Roussette 2010
cépage Altesse. Habituellement, sur ces vins blancs qui ne sont pas faits pour être conservés mais pour être bus dans les deux ans sur leur fraicheur, les fermentations malo-lactiques ne se font pas et ne sont pas déclenchés. Pour ce millésime et cette roussette, elles se sont faites toutes seules avant la mise. Cela se sent au nez avec des notes lactées (beurre frais, brioche). Quelques pointes de cires. Par nature, plus de souplesse qu’une Jacquère. Intéressant quoique d’un profil inattendu.

Chignin Bergeron 2010 

Cépage Roussanne. L’occasion pour moi d’apprendre que le nom local de Bergeron donné à la Roussane vient des arômes d’abricot dégagés par le Chignin Bergeron. J’ai autant de mal à trouver ces arômes dans les vins des savoyards qu’à retrouver les couleurs par lesquelles ils nomment leurs montagnes (Leurs Aiguilles Verte ou Rouge n’ont pas plus à mes yeux les couleurs reconnaissables d’un Auguste qu’ils leur attribuent). Ici le fruit est très mûr mais pas vraiment abricot, plutôt sur le sucre du coing, un peu de pêche. Un peu de cire en finale.

Chignin Bergeron “Les terrasses” 2010
Nez moins ouvert. La bouche est plus subtile et délicate. En finale, il remonte plus puisqu’il était monté moins haut. Vin qui se plaira à table.

Malvoisie, vin de France 2010
Promotion de vin de cépages oubliés des décrets d’appellation. La Malvoisie est un cépage très répandu en Europe sous des noms différents : Pinot Grigio en Italie, Rülander en Allemagne, Szürkebarat en Hongrie, le Tokay en Alsace ou encore Pinot Gris ou Pinot Beurot en Loire. Permet d'élaborer des blancs secs comme des vins doux naturels.
Ici, le nez est discret. La bouche est sur un joli profil de moelleux, sans la lourdeur du sucre. Pas de sècheresse, une légère sensation de fumée. Intéressant même si il manque un peu d’acidité pour un moelleux avec mon gout pour les Jurançon.

Gamay 2010
Nez bien fruité. La bouche est un peu terreuse, en retrait sur le fruit.

Mondeuse, Tradition 2010
Nez discret, poivre léger, un peu de fruit. La bouche est un peu sèche. La finale est sur des arômes déjà évolués (viandox). Pas trop de gourmandise à mon gout avec le souvenir des mondeuses 2009.

Mondeuse, Vieilles Vignes 2010
Nez plus ouvert sur les fruits noirs (cassis). En bouche, plus de souplesse. Un peu de tanins. Même arômes en finale. Un peu de sècheresse du tanin mais naturel pour une mondeuse jeune. Plus intéressant mais souffre à ce stade de la comparaison avec les 2009.

Délices d’Automne 2009
vendanges tardives de Bergeron. Cette cuvée n’est pas réalisée tous les ans: cela dépend de l’état des Roussanne à la fin des vendanges. Nez encaustique, cire, reste discret par rapport à la bouche. D’abord vanille du fût et sa rondeur puis évolue. Bien, sans lourdeur. Intéressant quoique par encore sur le fruit.


Béatrice et Louis Magnin, Arbin

Chez les Magnin, les vins sont chers pour le touriste de passage ou pour l’oenophile buveur d’étiquettes pour qui la Savoie ne produit que des vins pour ces touristes captifs dans les stations d’altitude. Pourtant déguster à 5km et quelques minutes de distance des vins de deux vignerons de la même petite région met en évidence la différence de profil des vins. Ici, tout coute plus cher: la culture en agriculture biologique, avec des débordements vers la biodynamie réduit les rendements, le travail manuel à la vigne et des sols consomme la sueur de plusieurs salaires, les investissements en cuverie et enfin les stocks pour le vieillissement en bouteille avant la mise en marché. Je pense qu’un importateur indifférent aux AOC françaises trouverait ici son compte pour faire la promotion de vins alpins.

Roussette, Jeunes Vignes 2009
Cépage Altesse. Le nez est joli, sur les fruits à noyaux. En bouche un peu d’amertume relève la finale.  Corps fluide où tout semble déjà en place.

Roussette, 2008
Cette année-là, une seule cuvée d’Altesse, qu’elles soient jeunes ou vieilles. La malo s’est faite in extremis en août avant la mise. Cela dit, on trouve tout de suite des arômes lactés (plutôt crème que beurre). L’alcool se sent un peu plus. La trame est jolie avec une finale anisée. Rafraichissant, avec une amertume patinée par des sensations de cire.

Chignin Bergeron, Verticale 2009
Cépage Roussanne. Sauf erreur, la nouvelle parcelle cultivée en biodynamie. Nez complexe, plutôt fruité. Déjà un peu d’amertume. Un peu de miel. L’alcool donne un peu de chaleur.

Chignin Bergeron, Grand Orgue 2008
Cépage Roussanne. Lactée au nez. Retenu. En bouche, plus étroit. En contre-partie, semble durer plus longtemps. Typiquement à attendre encore un peu pour accompagner un repas.

Chignin Bergeron 2007
Cépage Roussanne. Un peu de fruit au nez. En bouche, de la cire. A tenter dés maintenant sur un filet de veau.

Arbin Mondeuse 2010
Nez ouvert sur un joli fruit et les épices (poivre blanc fraichement moulu). La bouche est un peu en retrait, mais garde le fruit sans la sècheresse des tanins. Bien.

Arbin Mondeuse, Tout un monde 2008
Anciennement cuvée Vieilles Vignes, celle qui m’a fait découvrir que le plaisir de la mondeuse est aussi dans l’attente. Nez un peu viandox. A l’attaque un peu d’amer type cacao. Les tanins sont là, sans être agressifs. Le fruit est là aussi.

Arbin Mondeuse, la Rouge 2008
Nez plus flatteur avec du fruit, moins d’épices. La bouche est arrondie, sur la souplesse. Bienvenue pour patienter avant de se faire tout un monde.

Arbin Mondeuse, la Brova 2008
Nez sur le fût, caramel. En bouche, la barrique comme au nez. Le fruit vient plus tard. Le profil nous ramène plus en vallée du Rhône au sud de Lyon. Je n’hésiterait pas à attendre 4 ans avant d’ouvrir une telle bouteille.

Commentaires
Vivino User
Cercle Oenophile
Visiteurs
Depuis la création 115 417
Archives
Derniers commentaires