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Cercle Oenophile
7 novembre 2011

Dégustation des vins de l’AVN : deuxième parisienne

L’année dernière j’avais été complètement déconcerté par ma confrontation au premier bataillon parisien de vins naturels. Avant de les prendre de front, j’avais adoré certains vins naturels sans savoir qu’ils en étaient, comme les Jurançon moelleux d’Yvonne Hégoburu ou le Morgon de Marcel Lapierre. Je n’avais pas aimé grand chose l’année dernière et était reparti avec l’idée qu’il ne fallait pas aborder les vins naturels avec les mêmes références gustatives. Ainsi, le vin, le cidre et la bière sont des produits de fermentation qui ne présentent pas d’intérêt à être comparés même si ils peuvent tous accompagner nos repas. Je mettrais le vin naturel dans une quatrième catégorie, mais comme la bière dans mon cas, plutôt dans la catégorie “vous n’auriez pas autre chose ?”.

L’association des vins naturels accueillant plus de vignerons à Paris, ils ont trouvé une salle plus grande et ont émigré à Boboland, au bord du canal Saint Martin. Ils assument complètement leur image de marginal et la cultive. Ont-ils le choix ? Leur modèle économique: petite production et forte main d’œuvre leur fait sortir des bouteilles à des prix élevés et bien supérieurs à ce que l’acheteur de vins trouve en supermarché pour les appellations concernées. Autant cibler les acheteurs aisés qui sont émoustillés par la marginalité et qui n’ont pas le nez formaté par les standards des vins issus des pratiques œnologiques modernes.

J’y retournais cette année avec moins d’expectative et moins d’enthousiasme mais plutôt dans la peau d’un sommelier qui devrait vendre ces vins à ses clients en leur vantant la gourmandise et le plaisir qu’ils auraient à les boire. Et ne plus être confronté lors des séances de dégustation que j’organise aux grimaces des dégustateurs dès qu’ils plongent le nez dans le verre.
Je n’ai pas fait d’équitation dans ma jeunesse, l’odeur du crottin de cheval n’est donc pas ma madeleine de Proust. De même, quand j’ai envie d’une boisson qui sent la pomme, je préfère le cidre.
Est-ce que je suis capable de trouver bon un vin naturel malgré les odeurs d’écurie et de pommes qui les éloignent de mes standards de dégustation ?

Dégustations sur quelques stands, sans choix préalable. Il y avait trop de publics pour accéder librement aux tables et il était difficile d’avoir une discussion avec les vignerons, les crachoirs étant à plusieurs mètres des stands, le fil de la conversation était vite perdu entre deux vins quand on pouvait retrouver sa place. Une organisation très “naturelle” sans intervention: comme dans les vins naturels tout doit se mettre en place par la magie invisible de la nature qui fait bien les choses.
Dégustation en mode Speed Dating, pas vraiment mon truc. Le travail des vignerons méritent mieux que ces jugements forcément raccourcis sur une gorgée de vin.


Hélène et Bertrand Gautherot, Champagne Vouette & Sorbée

Blanc d’argile. Comme son nom l’indique Chardonnay cultivé sur argile. Nez sur le fruit. Bouche sur acidité. Un cidre de pomme à fines bulles pas trop mûr.


Fabien Merono, Domaine Le Grain de raison

La Lie qui chante. Vin de pays des Pyrénées Orientales. Blanc sec de Muscat (un peu de Grenache gris ?). Un peu chaud dès le nez. En bouche du fruit net mais pas celui du raisin frais comme un muscat doux. De la longueur sur la douceur. Bien mais pas la gourmandise du fruit frais d’un muscat.


Jean-Noël et Béatrice PILLIEZ, Domaine La Marche


La Teulère 2010- Côtes du Roussillon Villages. Grenache, Carignan et Mourvèdre. Le fruit compoté du grenache. En bouche, tanins un peu râpeux (normal, le vin est tout jeune et fraichement mis en bouteille) mais il y a de la place pour les fruits perçus au nez. Perd un peu de fraicheur en finale en dérivant sur des sensations de pâtés.

La Teulère 2006. Près de la moitié en grenache cette année-là. Mieux, paradoxalement plus de fraicheur malgré l’âge du vin. Le fruit ressort plus. Reste un peu sec toutefois mais une belle expression du grenache.

Seraene 2007 - Côtes du Roussillon Villages. Syrah, comme le nom le laisse entendre. Nez désagréable d’alcool à bruler. Plus intéressant en bouche. Moins de sècheresse que les grenaches.

Karinjan 2007 - Côtes du Roussillon Villages. Carignan, comme le nom l’indique toujours, sympa pour les clients oenophiles de leur permettre de mémoriser. Nez toujours sur alcool (un peu à bruler) mais moins perceptible. La bouche est là aussi plus intéressante. Du fruit très mûr, avec des accents de vins doux naturels.


Alain Allier, Domaine Mouressipe

Plan Plan 2010. Vin de Table du Gard. Syrah 85% et Grenache. Nez intéressant (graphite, cacao). Bien en bouche, sans sècheresse.

La Tracassière 2010. Vin de Table du Gard. Grenache, égrappé à la main (du boulot quand on a pas des petites mains chiliennes à la vendange). Fluide aussi, sur le fruit.


Jocelyne et Gérald Oustric, Domaine du Mazel

Briand 2010. Vin de Pays de l’Ardèche. Grenache et Syrah. Bien, de l’alcool, du fruit. Bel équilibre entre l’alcool du Grenache et le fruit de la Syrah.

Larmande 2009. Syrah. Nez dérangeant. Manque de fruit pour une syrah.


Luc Lybaert, Domaine Lous Grezes
Alicia 2007. Vin de Pays des Cévennes (Piedmont Cévenol). 80% Alicante Boushet, 20% Grenache. Intéressant. Des tanins mais aussi des fruits compotés (et de l’alcool). Peu de longueur.

Treesor 2007. Vin de Pays du Duchès d’Uzes. moitié Syrah et Carignan. Nez retenu, discret. Bouche un peu oxydée (bizarre pour une Syrah).


Marie et Marcel Richaud, Domaine Marcel Richaud

Cairanne 2010. Nez bien, de la gourmandise. Bouche un peu alcool mais le fruit prend le dessus. Sympa.

L'Ebrescade 2009. Vin de Table. Vieilles vignes de grenache sur les hauteurs aux limites de l’appellation Rasteau. Nez retenu. Des tanins. Un peu plus expressif en bouche, mais la même sensation d’alcool. A attendre.


Guy et Thomas Jullien, Domaine de la Ferme Saint-Martin
La Gérine 2010. Côtes du Ventoux. Grenache et Carignan. Le fruité est évident et cela suffit à rendre ce vin intéressant.

Les Terres Jaunes 2010. Beaumes de Venise. Grenache et Syrah. Plutôt court mais le fruit est là.

Saint-Martin 2009. Beaumes de Venise. Vieilles vignes de Grenache et un peu de Syrah. Bien que le fruité soit moins marqué, plus de corps. Encore un peu de sècheresse. A attendre.


Yannick Pelletier

L’Oiselet 2009. Saint Chinian. Cinsault et Grenache, un peu de Carignan et Syrah. Nez “biodynamie” (à ce stade de la dégustation, ayant pu constater que ce nez pouvait être éviter dans les vins naturels de ses voisins, je prends le parti de suivre mes gouts et de passer mon tour).

L’Engoulevent 2009. Saint Chinian. Grenache et Carignan sur schistes. Plus intéressant. Plus de fruit.


Helena et Dante Lomazzi, Colombaia

Colombaia Vigna Nuova 2009. Rosso Toscano. Les jeunes vignes de Sangiovese avec un soupçon de Colorino. Nez bien, légèrement fumée. Bouche plus fruitée. Un peu de sècheresse en finale.

Colombaia 2008 Rosso Toscano. Les vieilles vignes de Sangiovese à 80% complétés avec Colorino, Malvasia nera et Canaiolo. Nez plus retenu mais toujours sur les belles notes du Sangiovese. Plus de longueur en bouche. Bien.


Alessandra et Gianluigi Bera, Bera Vittorio e Figli

Arcese 2010. Vin de Table (Piedmont). 40% Cortese, 30% Sauvignon, 10% Vermentino, 10% Favorita, 10% Arneis en complantation. Nez très aromatique. Un peu de perlant en bouche. Arômes plus grossiers par rapport à la finesse du nez. Dommage, la bouche ne tient pas la promesse de fraicheur du nez.

Ronco Malo. Barbera D'Asti. Nez fruité. Bouche déconcertante sur le pâté. Pas à mon gout.


Franck Cornelissen

Rosso del Contadino 2010. Vin de Sicile. Le tout venant du domaine qui ne passe pas dans les autres cuvées, pressé au pied dans des poubelles en plastique. Un peu d’autoflagellation à présenter un vin comme cela avant la dégustation. Avec la fatigue d’une fin de visite, mieux vaut d’abstenir de recopier les notes de dégustation.

MunJebel. vin de Sicile. Assemblage de Nerello Mascalese 2009 et 2010. Nez poivré (comme des grains de poivre dans le pâté). Bouche bizarre mais toujours pas à mon gout.

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