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Cercle Oenophile
11 novembre 2011

Les vignerons Lauréats sont sur une péniche

Avant le grand rassemblement du salon d’automne des Vignerons Indépendants Porte de Versailles, les péniches amarrées sur les bords de Seine voient défiler des groupes de vignerons qui souhaitent voir leurs clients parisiens dans des conditions plus privilégiées.
Il en est ainsi du Club des Vignerons Lauréats. Son principal intérêt est de diminuer la concurrence entre vignerons présents en ne représentant qu’un vigneron par petite région de production.

Cette année, le salon était déplacé des deux péniches parisiennes vers les deux étages d’une péniche en proche banlieue.
Heureusement pour moi sur la même ligne de RER, quoique plus loin de la station. Et apparemment pour les visiteurs en voiture pas de place pour se garer à proximité.
Deux salles plus petites ou plus de vignerons présents ? En ce vendredi après-midi, trop de monde autour des tables pour m’approcher de tous les vignerons qui m’intéressaient. Et la queue comme au Grand Tasting pour retirer son verre de dégustation avec la caution. La prochaine fois penser à apporter son propre verre comme au Grand Tasting pour éviter la perte de temps.


Corse – Christian, Marc et Christophe Imbert Domaine de Torracia
Je ne suis pas un grand connaisseur de vins méditerranéens, région trop éloignée de mes lieux de villégiature. C’est pourquoi je ne manque pas d’aller à la rencontre de leurs vins sur les salons.
Oriu 2010. Vermentino (appelée Malvoisie sur l’ile ou Rolle sur le continent), cuvée rare, vendue en un mois au domaine. Joli amertume porte le fruit. Finale un peu sur l’alcool mais pas à son avantage servie à température de la salle.

Niellucciu 2010. Comme le nom l’indique, cépage Nielluciu. Vinification à la Beaujolaise (carbonique modifiée) n’est pas évidente au nez qui reste discret et plutôt sur des notes de réduction. Léger en bouche mais plus de fruit. Et la souplesse en finale est intéressante. Un vin simple mais qui ne doit être ouvert à l’avance et pas au dernier moment quand un copain se pointe à l’improviste.

Torracia 2009. 50% Niellucciu, 10% Sciaccarellu, 30% Grenache, 10% Syrah. Nez encore fermé, certainement à cause de la mise toute récente. De la matière, tient le fruit. Finale sans astringence, moins de chaleur.


Corbières – Geneviève, Jean et Paul Lignères  Château la Baronne
J’ai découvert les vins de ce domaine l’année dernière. Et cela reste une de mes plus belles découvertes de 2011 au point que je n’avais pas pu repartir sans vins du salon contrairement à mes résolutions.
Domaine des Lanes 2010. Corbières. Roussanne, Vermentino. Glissant, peu de corps. Une pointe d’amertume bienvenue, pas sur l’alcool. Finale rafraichissante sur le fenouil. Entrée de gamme intéressante.

Les Vals 2009. Vin de Pays de Hauterive. 80 % Roussanne, 10 % Grenache Gris, 10 %Vermentino. Nez retenu. En bouche, très large. Douceur, crémeux (lacté). Bonne construction.

Domaine des Lanes 2009. Corbières. Carignan, Grenache. Très fruité, très rouge (cerise, fraise, framboise). Très séduisant. En bouche, sans acidité. Tanins souples mais présents en finale. Plutôt intéressant pour la gourmandise du nez.

Les Chemins 2008. Vin de Pays de Hauterive. Carignan, Grenache, Cinsault. Nez cassis, plus complexe à l’agitation. En bouche, se révèle plutôt en finale. Des tanins mais sans sècheresse. Bien.

Le Signal 2007. Vin de Pays de Hauterive. Carignan, Mourvèdre, Syrah. Nez fermé, demande de l’agitation. Moins de fruit, un peu plus d’épices. Un soupçon de bois. Construit sur la minéralité. Un peu plus d’ambition sur les tanins.

Alaric 2008. Vin de Pays de Hauterive. 60% Syrah, 15% Mourvèdre, 25 % Carignan. Tout premier nez sur un peu de bouchon/acétone, passe vite à l’agitation. Plus floral que Signal. Sur la construction tannique mais sans aucune sècheresse. Beau fruité, finale plus souple. Très joli.

Pièce de Roches 2009. Vin de Pays de Hauterive. Très vieilles vignes de Carignan. Nez fruité sur le même registre que les Chemins. Plus sur des arômes lactés (caramel). En bouche, de l’alcool et un peu de bois. Tanins en finale. Encore trop jeune.

Les Vals 2007. Vin de Pays de Hauterive. Mourvèdre. Nez étonnamment floral (lilas) et pas trop épicé, inattendu pour un Mourvèdre. Bouche fluide, sans astringence. Encore jeune pour avoir des arômes complexes. Elevage encore à se fondre.


Diane Losfelt et Constance Rérolle, Château de l’Engarran

Découragé par le monde autour des tables dans les deux salles, je consacrais le peu qui me restait de patience aux deux sœurs qui savent très bien se relayer pour me présenter leurs vins avec le même enthousiasme.  J’ai souvent constaté que de prendre le vigneron en sympathie améliore considérablement l’impression que me laisse ses vins. Dommage pour les ours qui font du bons vins, mais je laisse aux moins susceptibles que moi le soin d’en faire la promotion.
A l’Engarran, il s’agit de vins de Lionne (la statue d’une lionne dévorant une grappe de raisin dans le jardin du domaine étant l’emblème de la maison).

La Lionne 2010, vin de Pays d’Oc blanc. Sauvignon. Nez fruité sans les accents végétaux du Sauvignon de Loire ou levuré d’Australie. Corps un peu souple, se réveille en finale. Une interprétation du Sauvignon intéressante. J’aurais aimé un peu plus d’acidité mais cela aurait été moins original pour un Sauvignon.

Adélys 2010, vin de Pays d’Oc blanc. Sauvignon vinifié et élevé en barriques. Premier nez sur l’arrondi du fût, mérite l’agitation pour révéler le fruit. Plus retenu en bouche. Pas de tension acide mais pas de lourdeur non plus. Finale sans sècheresse. Plutôt discret, mais les arômes qui restent dans le verre vide laisse espérer une belle évolution.

Le parti-pris de faire des purs Sauvignon est intéressant. Il y a là un style qui en fait une interprétation différente de la Loire ou de l’Océanie.

Saint Cécile 2009, Coteaux de Languedoc. Légère réduction (bouteille ouverte avec mon verre) en tout début. Mieux à l’agitation avec du fruité compoté. En bouche, plus sur les fruits frais rouges. Un peu sec en finale.

La Lionne 2009. Assemblage Septimanien-Bordelais: Syrah, Grenache, Cabernet Franc et Merlot. Nez végétal (un peu rafle). En bouche, plus expressif, un peu de noix de coco lui donne un caractère de Cabernet Franc chilien. J’aime bien, mais je préfèrerais qu’il me rappelle moins le Chili.

Tradition 2009. Coteaux du Languedoc Grès de Montpellier. Syrah, Grenache et un soupçon de Mourvèdre élevé dans des futs de 3-4 vins. Nez fruité, très typé Syrah sudiste. Bouche sur la réduction de la Syrah avec des pointes de graphite, cacao et tapenade.

Quetton Saint Georges 2008. Coteaux du Languedoc Saint Georges d’Orques. Syrah majoritaire. Nez épicé (mais pas poivre). Bouche sur le fruit. Bel élevage, pas de sècheresse. Finale montre une belle structure.

Grenache Majeur 2009. Coteaux du Languedoc. Comme le nom l’indique, Grenache majoritaire. Nez fermé, étonnamment floral pour une grenache. En bouche, pas sur la lourde chaleureuse du Grenache. Plutôt épice (poivre fraichement moulu). Reste discret.

Caprice 2008. Grenache passerillé, non muté. Nez vineux, presque vieux vinaigre. Bouche fruitée presque rouge sans la lourdeur de l’alcool: plus prune que pruneau.

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