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Cercle Oenophile
24 mars 2012

Les Lyonnais font leur concours international des vins

Lyon est certainement le lieu d’habitation qui me permettrait d’assouvir encore plus mes passions pour le vins et la montagne. Elle est au carrefour de régions viticoles dont les produits me procurent de grandes émotions et il est plus envisageable de se décider le matin d’aller faire une rando pour aller pique-niquer en montagne que depuis Paris.

Le concours international des vins à Lyon me faisait donc fantasmer depuis l’année dernière où j’avais dû renoncer à y aller parce-que j’étais trop charrette côté boulot.

Cette année, je profitai de membres lyonnais du Cercle qui m’accueillaient à bras ouverts depuis le temps que je leur avais promis de passer et de vignerons au nord du Rhône qui me faisaient bien envie d’aller voir dans leurs domaines.

En ce samedi matin fortement ensoleillé, j’arrivais donc avec un retard tout parisien dans la grande salle de dégustation avant la fermeture des portes.

Moins de jurés qu’au CGA de Paris ou aux concours de Macon ou de Bordeaux, mais plus qu’aux Vignerons Indépendants.

Première cession de dégustation: 20 cols du Ventoux et alentours.
La notation demandée sur 100 est facilitée par la décomposition classique de la note totale entre les appréciations de vue, nez et gout, plus l’appréciation générale. Je m’en tiens au barème proposé, habitué professionnellement à appliquer les protocoles d’études scientifiques.
Nous sommes trois jurés autour de la table. Pas de président par jury. Les organisateurs nous annoncent fièrement que nous faisons partie des jurés dument sélectionnés pour leur compétence reconnue. Les instructions sont de noter individuellement chaque vin. Il ne nous ai pas demander de faire la synthèse de nos appréciations et d’attribuer les médailles. En terme de boite noire, c’est pire qu’au concours des vins de Macon. Ici, pas d’échanges entre les jurés, chacun doit se borner à donner la note sur 100 de chacun des vins. L’organisation fait ensuite son petit frichti mathématique pour décerner les médailles.
Je fais le service et impose un rythme soutenu pour venir à bout des 20 bouteilles alignées et masquées sur notre table à se balader entre le Ventoux et Nîmes. Dégustation dans l’ordre aléatoire dans lesquelles les bouteilles se sont retrouvées alignées. Pas satisfaisant à mon gout de mélanger ainsi les millésimes et les appellations, mais ce n’était pas prioritaires pour mes collègues de jury qui semblaient pressés d’en finir. Ils n’avaient pas fait 500km pour s’assoir à cette table et comme je pense être le seul amateur d’après les règles de composition du jury, j’en déduisais qu’ils devaient considérer cette matinée comme une prolongation de leurs contraintes professionnelles.

J’étais franchement déçu par le dilettantisme de leur attitude et notamment stupéfait de constater qu’ils avaient chacun au moins deux erreurs dans les numéros de vins qu’ils avaient notés. Et je ne sais pas comment ils se sont débrouiller pour assigner les bonnes notes aux vins manquants.
La côté ludique de ce jury est que nous pouvions apporter les 2-3 meilleures bouteilles au buffet du midi pour faire profiter de notre choix à l’ensemble des jurés (voir la photo qui illustre ce bric à brac). Pour faire cela, je demandais à chacun de me donner les 5 meilleures bouteilles sur les 20 que nous venions déguster. Aucun de nous trois n’avions sorti les mêmes 5 meilleures. Nous nous retrouvions donc avec 15 meilleures bouteilles sur les 20 !
Pour pratiquer des comparaisons statistiques des vins que nous notons dans les clubs de dégustations que j’anime, j’en déduisais qu’il était très improbable que des médailles sortent de la moyenne de nos notes.

Grosses déception donc sur le travail effectué: comment diable vont-ils faire pour attribuer des médailles à nos 20 vins notés de façon si disparates et avec des erreurs dans l’enregistrement des notes ?

Comme j’avais du temps avant de prendre la route pour mes visites de l’après-midi et que je souhaitais tout de même rentabiliser les 5h passés hier en voiture pour venir à ce concours, je me portais volontaire pour une deuxième cession consacrée aux vins étrangers, avant de rejoindre le buffet.

Deuxième cession: tour du monde du merlot et d'autres choses

Je me retrouvais ainsi avec deux nouveaux membres du juré pour la quinzaine de vins à noter sur une nouvelle table. Principalement des Merlots, mais pas que… et d’un peu partout autour du Monde (Charente, Italie, Espagne, Croatie, Afrique du Sud, Argentine…). Un grand melting pot de pays et de cépage. Nous sommes trois amateurs, motivés pour être volontaires à cette deuxième cession, et non pas professionnels astreints à assurer notre présence parce-que notre employeur présente des vins. Cette fois, nous échangeons nos impressions n’étant pas des professionnels de la dégustation, nous doutons raisonnablement de la valeur de nos jugements isolés. Nous sommes d’accord sur le faible niveau général des vins qui nous sont proposés. Nous arrivons à noter passable quelques étrangers au détriment des vins de pays français. Pouvoir lever l’anonymat des bouteilles une fois que nous avons rendu le procès-verbal de nos délibérations est à double tranchant: qu’elle n’est pas ma surprise quelques semaines après le concours de voir dans la liste des médailles un de ces vins de pays français que nous avions unanimement écartés. Je ne sais pas par quel jeu de correction de nos notes, l’organisation a pu faire passer ce vin au-dessus d’un seuil fatidique pour décrocher une médaille.

image

Je pensais profiter de ma participation à ce concours pour rencontrer les Grands Chefs Cuisiniers Lyonnais ou des sommeliers et confronter mes jugements à des professionnels de l’art culinaire. Je n’en ai rencontrer aucun dans les deux jurys auxquels j’ai participés. De plus, le buffet pour remercier les jurés étaient à la charge du sponsor Métro, et bien dégarni pour les jurés qui avaient enchainer la deuxième cession.

Moi qui pensait discuter des accords mets et vin avec des sommeliers et les grands cuisiniers qui nous auraient préparés un buffet, je tombais de haut.

Bref, tous les concours ne se valent pas.

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